C’est un sujet qui me tient à cœur car j’ai grosso modo déjà suivi scolairement 8 de mes enfants plus les copains et copines de passage par ma cuisine ou le salon. Quand je dis « suivi » c’est à la fois un grand et un petit mot. En effet, chaque parent a fait l’expérience difficile parfois douloureuse du suivi des devoirs. Plus on a tenté d’épauler d’écoliers plus le nombre de situations différentes a augmenté. C’est en tombant par hasard sur cette chronique de Younss Messoudi, fondateur de « J’ai 20 en Maths » que j’ai eu envie de vous transmettre ses trucs et astuces mais aussi de vous faire part de mon expérience qui pourrait peut -être en rassurer certains !
Comment aider son enfant en maths dès la rentrée ?
Quelques conseils pour prendre le mal à la racine si je puis dire sans faire un humour trop mathématique !
J’ai eu besoin de me pencher sur les façons de rendre un enfant à l’aise en mathématiques pour la première fois avec Louis-Octave. C’était durant son année de CP lorsque le bulletin est revenu avec la mention « totalement étranger à la sphère logico-mathématique » ! Alors avant de m’embarquer chez le neuropsy qui affichait de toutes façons 5 mois d’attente pour le premier potentiel rendez-vous pour la bagatelle de 500€ les 4 séances, j’ai décidé d’investir une partie de cette somme en matériel « tendance » et cahiers dits ludiques de son niveau de classe. Avec l’aide de quelques mamans adeptes de l’IEF (instruction en famille), j’ai commandé en ligne différents supports. Numicon, méthode Singapour, Kumon.
J’essaie aussi que les petits jouent à la marchande et j’aimerais trouver le temps de construire des maquettes ou faire plus de pâtisserie. Regardez comme à partir de cette tour de Kapla qui ne va pas tarder à s’effondrer, il est possible d’expliquer des notions de physique.
C’est aussi une façon réaliste de comprendre d’une part les échelles, les mesures et d’autre part le partage de quantité.
Rester positif pas seulement en maths !
Il n’est pas d’entendre des enfants clamer déjà jeune : « j’aime pas les maths ! » ou « je suis nul en maths ! »
Parfois ils ne font que répéter ce qu’ils ont entendu d’un adulte. Ou alors ce peut aussi être un a priori sur les matières scientifiques dans leur globalité.
C’était le cas de Louis-Octave qui avait dû percevoir cela dans l’attitude de sa maitresse de CP à son égard même de façon non intentionnelle.
Il a donc fallu le rassurer. Puis il fallait agir pour que son point de vue change. Soutient, accompagnement durant les deux semaines de vacances de février ont suffit pour redémarrer sur de meilleures bases. Mais j’ai mis le paquet ! Attitude ultra positive et entrainement quotidien. Les mathématiques étaient déjà devenu pour lui un sujet difficile. Encouragé à ne pas baisser les bras, il s’est vu progresser. Ainsi la pente était à nouveau dans le bon sens !
N’hésitez pas à lui parler de vos propres échecs et vos propres peurs. Mais surtout de comment vous les avez dépassés. En adoptant au plus tôt un état d’esprit positif, vous contribuez à la réussite scolaire de votre enfant.
Faire le suivi des cours et des devoirs
L’idée n’est pas de remplacer le professeur de mathématiques ou l’instituteur. Le plus efficace est d’accompagner son enfant soir après soir. Vous pourrez ainsi repérer ses lacunes et difficultés avant qu’elles ne grossissent.
Alors instaurez dès que possible (ça prend du temps oui, beaucoup de temps) un petit rituel autour des mathématiques. Tout d’abord veillez à ce que tous les devoirs soient faits et les leçons apprises. Ensuite rajoutez tous les jours un petit exercice réalisé de façon ludique lorsque c’est possible. Essayez de rendre la notion concrète. Le jeu de marchande est parfait pour les opérations par exemple. Jeu, mise en situation, livres, mesurer la fratrie, se peser et convertir par exemple. Un moyen de combler une lacune repérée ou de faire céder une barrière. Ce petit rituel fera sans doute un peu grincer les dents de votre enfant au début. Ensuite il sera vécu par la suite comme une base rassurante.
Anticiper le programme de maths de l’année
Si vous voulez aider votre enfant en mathématiques, c’est la base selon moi. En effet, il ne faut pas hésiter à vous renseigner en amont sur ses programmes scolaires. Comment ? En feuilletant d’une part son manuel scolaire (lorsqu’il ne l’oublie pas régulièrement) et en surfant sur le net d’autre part. Google est mon meilleur ami. Non seulement pour trouver des petits exercices ludiques mais aussi pour commander du matériel pédagogique. Merci Wesco !
En effet, il suffit de surfer un peu pour trouver moultes informations sur les programmes scolaires de votre enfant. Même si vous ne maîtrisez par les concepts abordés, cela vous donnera au moins une longueur d’avance lorsque votre écolier vous posera des questions sur ce qui s’est dit en cours. Rien de mieux qu’un parent investi pour motiver son enfant à se surpasser. Et n’oubliez pas que beaucoup de jeunes enfants travaillent pour vous faire plaisir ou avoir -quelques années après- la paix en rapportant de bonnes notes. Perso, c’est surement mal vu par certains, mais l’approche de la lettre au Père Noël fonctionne assez bien comme carotte. Toutes les motivations sont bonnes à prendre !
Ne pas laisser une situation d’échec se pérenniser
Sans avoir personnellement jamais été ce qu’on considérait il y a 40 ans comme une mauvaise élève mais plutôt le contraire, cela ne m’a pas empêché d’avoir plus souvent qu’à mon tour eu mal au ventre le matin avant de partir à l’école.
Pourquoi ?
Simplement la peur de rater le contrôle à venir. Le sentiment de ne pas avoir tout assimilé. Et pourtant je faisait partie des enfants à qui le seul choix laissé, était de faire tous les exos du chapitre ou bien tous les exos du chapitre !!!! Et reproduction du schéma familial, je martèle aux miens que la seule solution en maths pour être certain qu’aucun type d’exercice ne leur échappe, pour être quasi certain de ne tomber dans aucun piège le jour du contrôle, il faut avoir fait tous les exos du chapitre. Et pour ça il faut s’y prendre en amont. En effet, un contrôle de maths ne se révise pas la veille.
Alors en maths il y a deux solutions :
Soit faire l’autruche et attendre le premier bulletin pour réagir. C’est plutôt le point de vue que prône mon mari à partir du collège. Soit intervenir dès les premières difficultés repérées, voire avant pour qu’elles n’arrivent pas. Mais personnellement je me suis laissée plusieurs fois surprendre par des difficultés que je n’avais pas anticipées.
N’oublions pas qu’en maths contrairement à beaucoup de matières scolaires dans lesquelles les enfants revoient un contenu équivalent plusieurs années de suite, on avance toujours. si une notion n’est pas comprise au CP, elle risque de devenir un handicap les années suivantes.
Combien d’enfants sont bloqués au collège parce qu’ils ne connaissent les tables de multiplication ?
Considérées comme apprises et donc acquises (ça arrange bien le système) en CE2, elles sont les années suivantes nécessaires comme outil mais plus à apprendre. Normal il faut bien avancer.
Pour ce qui est de la lecture, on a parfois un problème un peu semblable avec des enfants qui ne savent pas lire en sixième. Au mieux ils déchiffrent mais ne comprennent pas ce qu’ils lisent. Pour autant s’ils se mettent à s’entrainer, ils vont progresser et sauront lire quelques semaines ou mois plus tard.
Pour le calcul, il est impératif de revenir aux fondamentaux. Les tables -c’est mon point de vue- ne s’apprennent pas en passant devant !
Se substituer à son instituteur ?
Tous les parents n’ont pas l’âme d’un professeur. Il faut un temps infini, une patience inhumaine et une pédagogie qui est loin d’être innée pour beaucoup d’entre nous. Et des connaissances que tous n’ont pas évidemment surtout dans les matières scientifiques. Pour cette raison il est tout à fait compréhensible de faire appel directement à un professeur de maths, ou de s’orienter vers des plateformes d’apprentissage de matières scientifiques.
Le meilleur moyen de faire progresser son enfant consiste à définir avec lui, des objectifs d’apprentissage. Les récompenses en cas de réussite seront chez les plus jeunes une vraie motivation. Pour exemple, la plateforme jai20enmaths propose des objectifs réalistes à se fixer pour accompagner positivement son enfant.
Faire appel à un professeur extérieur au cercle familial est aussi lorsque c’est possible, un moyen de conserver des relations plus détendues. A la maison j’ai évidemment endossé le rôle de mère casse-pied car chaque jour j’impose aux primaires ne serait-ce que quelques exercices. Selon le principe de l’entrainement quotidien pour garder le rythme ma technique est aussi valable durant les vacances. Petites ou grandes vacances, je prends l’exemple du sportif qui perd beaucoup s’il fait une pause de plusieurs jours.
Retour d’expérience :
L’an dernier par manque non seulement de temps mais aussi d’énergie à devoir lutter pour motiver mes troupes, j’ai pris un prof d’anglais et un de physique durant tout l’été. Inutile de préciser que tout le potentiel budget « vacances » y est passé pour un résultat plus que décevant. Evidemment cela a permis tout d’abord une relation plus sereine et détendue avec les ados. Mais au final, ceux qui n’étaient pas déjà convaincus de l’intérêt de progresser pour eux-mêmes, ont joué la montre et vidé mon porte monnaie. Le prof lui s’est ainsi à juste titre constitué un joli pécule mais les notes d’anglais en particulier sont restée très en dessous de la moyenne.
Je dirais que le plus délicat est de faire prendre conscience à l’enfant, petit ou plus grand à quel point il a les cartes en mains. Il devient de plus en plus difficile d’imposer à un enfant de travailler même avec l’objectif de devenir bon élève. Le système éducatif classique sous des prétextes « bienveillants » se montera rapidement contre vous. C’est aussi une des raisons pour lesquelles je tire mon chapeau aux parents adeptes de l’IEF. En plus de devoir batailler pour être autoriser à bosser gratos, ils font preuve d’une abnégation totale.
Quid des maths au lycée ?
Nous avons décidé d’inscrire notre ado qui a comme rêve de réussir médecine au cours Thales. C’est un budget en soi, il faut le dire. Enorme pour certains ou inconcevable mais possible dans d’autres familles. Sauf erreur, les cours Thales étudient les situations des élèves boursiers et adaptent leurs tarifs ou modes échelonnés de paiement. Cette plateforme dispense des cours destinés aux lycéens et aux élèves de classes prépas scientifiques ou littéraires. On pourrait dire qu’à ce stade « le mal est fait ». Effectivement je suis d’avis qu’il faut comme pour faire pousser un arbre, démarrer tôt en surveillant la graine. Toutefois les difficultés allant croissant, ce n’est pas au lycée qu’on peut lâcher bon nombre de nos futurs étudiants.
Petit lexique :
La méthode Kumon, venue du Japon, repose sur un principe simple. Les enfants doivent être encouragés, dès le plus jeune âge, à travailler pour leur propre plaisir, à leur rythme. Pour y parvenir, cette méthode propose une série d’activités rigoureusement conçues pour transmettre des bases solides pas à pas. Ceci permet aux enfants de se sentir progresser. Cet auto-apprentissage, clé du succès et donc de la confiance en soi, suscite le goût du travail et ainsi l’épanouissement à l’école.
Tout simplement parce que les élèves de ce pays sont les meilleurs du monde en mathématiques. La méthode de Singapour est une méthode de mathématiques complète pour le primaire, inspirée des livres conçus par le Ministère de l’Education de Singapour. Le principe est basique. Les notions (addition, multiplication, fractions, nombres décimaux, etc.) sont étudiées en profondeur jusqu’à ce que les élèves les maîtrisent complètement. La méthode repose sur une méthode explicite. Les concepts sont d’abord expliqués clairement et brièvement, puis immédiatement mis en application dans la résolution de nombreux problèmes. En résolvant une grande variété de problèmes différents, les élèves sont donc encouragés à comprendre en profondeur les démarches mathématiques.
Les Numicons, qu’est-ce que c’est ?
Ce sont 10 plaques en plastique coloré représentant les nombres de 1 à 10, qui forment un outil mathématique extrêmement utile en particulier en maternelle, CP et CE1.
Comment on s’en sert ? On peut s’en servir de nombreuses façons différentes. Sur le plan théorique, elles permettent déjà d’accéder au nombre comme « relation entre des quantités ». C’est ainsi préconisé dans les programmes de maternelle de 2015 (comme c’est le cas également des réglettes Cuisenaire). De manière pratique, elles se prêtent au travail de décomposition des nombres. Elles sont utiles pour associer les chiffres aux doigts, pour travailler les compléments à 10, à 20, les additions et soustractions…
D’où viennent-elles ? Elles ont été inventées en France, dans les années 30 par Suzanne Herbinière-Lebert. Par ailleurs elles font l’objet en Grande-Bretagne depuis les années 1990 d’un programme d’éducation dédié, sous le nom de « Numicons », contraction de « Numeral » et de « Icon » !