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Tenir un journal, pourquoi pas ?

Tenir un journal ? Pourquoi pas … mais pourquoi ?

Antonin pour JVCjournal

Je crois qu’on peut séparer la réponse en deux grandes parties, le journal pour soi et le journal pour les autres.

En effet, j’ai d’une part le sentiment que si la rédaction d’un journal a de grandes chances d’amener son auteur à mieux se connaître, elle pourra aussi enrichir le regard qu’il porte sur son quotidien par le simple fait de se le représenter.

D’autre part il me semble que le journal rapporte des événements de tous ordres pris sur le vif. Il n’a pas d’autre souci que celui de rendre la perception que l’auteur en a. Le journal révèle ainsi les faits, mais aussi la sensibilité et le regard de leur témoin. Ces derniers traits peuvent être propres à l’auteur mais tout autant être liés à son époque ou révélateurs d’autres facteurs. De ce fait un journal possède une grande valeur de témoignage si son auteur(e) accepte qu’il soit lu (de son vivant ou ensuite).

Le journal pour soi (moi !) :

Ce que je préfère dans mon journal c’est qu’il me permet de revenir sur les bonnes choses qui m’ont touché.

Il peut s’agir d’une émission de radio, ou juste d’une phrase entendue en passant, d’une parole d’un(e) ami(e), d’un film, d’un tableau… Ecrire quelques mots sur cette bonne chose me la fait revivre quand je les couche sur le papier mais aussi quand je feuillette bien plus tard mon journal et retombe sur eux alors que je n’y pensais plus.

Et puis c’est l’occasion de me demander aussi pourquoi j’ai bien aimé ce qui m’a plu. Ce faisant je me découvre parfois un petit peu et je relie mes expériences par des fils invisibles.

Par exemple ce petit tableau (en lien) m’a évoqué New York, une ville qui me fait rêver. Et en même temps à travers ses répétitions il m’a fait penser à Warhol (peut-être à tort) et à l’age d’or de la Big Apple que j’ai entrevu en lisant « Just Kids » de Patty Smith (le livre dans lequel elle raconte sa jeunesse quand elle y débarque).

Surtout ce qu’il y a d’intéressant dans le journal c’est que sa nature écrite force à mettre des mots sur sa pensée, la clarifier assez pour pouvoir l’écrire, la rendre réellement explicite. Ça n’a l’air de rien mais j’ai parfois des surprises devant des idées qui me paraissent anodines mais qui au moment de les mettre en mots se révèlent finalement plus complexes et intéressantes, parfois dérangeantes, que ce que j’imaginais.

C’est peut-être cette nature écrite du journal qui le rend utile pour prendre du recul sur les soucis qu’on lui confie. D’un coup la chose douloureuse est sous nos yeux, on peut la toucher du doigt. On peut la regarder et tenter de réfléchir dessus. D’un coup elle rentre dans notre histoire comme les autres événements qui l’ont précédé, ça ne règle pas le problème mais dans certains cas ça peut le remettre en perspective. Et à nouveau c’est aussi l’occasion de se connaître un petit peu plus. Enfin j’avoue que pour moi cela ne marche que pour les petits soucis.

Et puis il y a les choses du quotidien qui peuvent nous avoir touché et qu’on raconte comme un témoignage. Des événements qu’on éprouve le besoin de noter à la manière d’une photo qu’on souhaite prendre. Parfois le fait de les écrire provoque un début de réflexion, qu’on peut prolonger, ou pas, ou bien qu’on reprendra plus tard.

Le journal pour les autres :

Quand j’écris dans mon journal je ne pense pas du tout à la qualité de son écriture, je veux juste pouvoir me comprendre sans attraper de mal de tête quand je me relis. Je ne pense pas non plus à ce que penserait quelqu’un qui le relirait. Mais je me doute qu’une fois trépassé il est possible que mes proches l’ouvrent et j’avoue que la pensée qui me vient est celle de l’adresse au lecteur que fait Montaigne au début de ses essais; en parlant de son livre il écrit :

« Je le destine particulièrement à mes parents et à mes amis, afin que lorsque je ne serai plus, ce qui ne peut tarder, ils y retrouvent quelques traces de mon caractère et de mes idées et, par là, conservent encore plus entière et plus vive la connaissance qu’ils ont de moi.  Si je m’étais proposé de rechercher la faveur du public, je me serais mieux attifé et me présenterais sous une forme étudiée pour produire meilleur effet ; je tiens, au contraire, à ce qu’on m’y voie en toute simplicité, tel que je suis d’habitude, au naturel, sans que mon maintien soit composé ou que j’use d’artifice, car c’est moi que je dépeins. Mes défauts s’y montreront au vif et l’on m’y verra dans toute mon ingénuité, tant au physique qu’au moral, autant du moins que les convenances le permettent. …  » (source wikisource.org)

Dans une famille le journal d’un parent pourra être une mémoire dans laquelle les enfants auront une chance de retrouver des moments de leur enfance qu’ils auront oublié et les petits enfants de découvrir un monde qu’ils n’ont pas connu. Le journal leur permettra parfois aussi de mieux comprendre leur famille, leurs parents et grand-parents.

Mais encore …

D’une manière moins intime on voit apparaître depuis quelques dizaines d’années des associations qui recueillent des archives personnelles. Au delà de préserver cette mémoire, elles en font bénéficier des chercheurs en histoire, sociologie, psychologie, etc… pour leurs travaux. Par exemple il y a l’Association Pour l’Autobiographie ou encore Micro-Archives . Il y a même un regroupement au niveau européen de ces associations dans le  European Diary Archives and Collections Network (EDAC). L’activité de certaines de ces archives est décrite dans cet article du Courrier International .

Mais bien sûr le journal qui a sans doute le plus marqué le monde, est celui d’Anne Frank. Traduit dans 70 langues, présent dans de nombreux programmes scolaires, il est même entré en 2009 au registre de la mémoire du monde de l’Unesco. Alors même sans viser une telle renommée, que ce soit dans un cahier, ordinateur ou téléphone, pour vous ou pour vos proches, n’hésitez plus ! Lancez vous !

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