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Saintélyon part 2 : Comment j'ai redécouvert la neige ! 2/3

Vous avez aimé la première partie des aventures d’Oriane en préparation pour la Saintélyon ; Démarrez la course sous la neige …..
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IV – Light my way…

Excitation, pas de stress en ce départ de course, puisque je suis là juste pour la découverte, et je l’ai promis : mon objectif aujourd’hui, c’est de ne pas me blesser ! Si je vois que cela devient dangereux, que je ressens des douleurs anormales, ou que je suis vraiment trop longue, je mettrai le clignotant… J’échange des regards et quelques plaisanteries avec les coureurs autour de moi, le speaker met un peu l’ambiance, interviewe encore Casquette Verte (toujours une groupie par ici), et s’apprête à nous donner le départ, quand soudain….
La magie opère. Des flocons gros comme mon poing (oui oui promis juré), qui semblent flotter dans l’air et tourbillonner sans jamais aller fondre au sol, qui brillent dans la nuit, qui dansent devant les yeux et entre les coureurs, qui renvoient toute une foule de coureurs avides de sensations, d’effort et presque de brutalité à leurs plus beaux moments d’insouciance. On le savait, il avait neigé dans la soirée et il allait neiger toute la nuit, mais là, croyez-moi, on entre dans la quatrième dimension.
Le départ est donné, il neige, je sais qu’il « ne faut surtout pas partir trop vite !!! », alors je rattrape tranquillement mon copain David, qui fait la Lyonsaintélyon et qui est parti juste devant moi, entre les élites et le sas performance. Je le retrouve, et nous échangeons sur le début de sa course, son état, etc… Il court forcément très doucement, mais peu importe, je me moque du chrono donc je me laisse deux km tranquillement avec lui, avant qu’il ne me dise de partir faire ma course.
Avant que je ne le quitte, il me répète, avec une grande bienveillance et un ton que je n’oublierai pas de sitôt « fais bien attention Oriane, jusqu’à Sainte Catherine, et même jusqu’au Signal, les chemins ne sont pas très bons, même parfois piégeux, après ça va mieux. Fais bien attention à toi, vraiment ». David me connait, et David connait la Saintélyon : je m’accrocherai à ses paroles, je sais qu’il a de bonnes raisons de m’alerter et qu’il ne va pas falloir que je joue à la plus maligne. Je le remercie, l’encourage, et je pars un peu plus vite, enfin, 10km/h, donc très très très tranquille pour moi.

Les coureurs marchent dès les premières pentes montantes, alors je les imite un peu au début…

Avant de franchement m’ennuyer un peu, alors je cours très gentiment. Une fille me rattrape mais court presque à mon allure, nous échangeons quelques mots et une conversation s’engage, je me cale donc avec elle jusqu’aux premiers sentiers, vers le neuvième km. À ce moment là je partirai devant et ne la reverrai plus, mais merci Apolline pour ce partage ! Elle terminera sa course en 10h30 je crois, bravo !
Justement, premiers sentiers un peu boueux mais très roulants, je ne m’emballe pas et je fais bien, les premières vraies côtes arrivent ! Là, je me mets à marcher, mais très très dynamique, je sais que je suis mauvaise en descente mais que mon cœur est vraiment résistant et que je peux envoyer un peu en montée sans en pâtir après. Alors je m’abaisse un peu sur mes appuis, et je lance la grimpette en « marche-course », un genre de déplacement du singe assez peu harmonieux mais très efficace, qui utilise beaucoup l’élan de mon poids du corps vers l’avant. J’en profite également pour grignoter une demi barre, en la mâchant la bouche grande ouverte pour respirer en même temps, très classe….
Et je double, je double, je double, en m’inquiétant un peu… Tout ça me fait gentiment arriver jusqu’au premier ravitaillement après une première descente souple et sans difficulté. Soyons clairs, aucune envie de m’arrêter à ce moment là, je traverse sans état d’âme, et je me bouge un peu les fesses, parce que je suis dans mes temps de passage, mais je sens bien que j’ai lambiné (Saint Christo en Jarez, km 18, 640m D+, 350mD- 2h03). Avec le recul, j’étais pas si mal !
Je repars motivée comme jamais en me disant que jusqu’à Sainte Catherine, il n’y a guère que 14km, et que 14km c’est rien. Et puis là, je le sens bien que ça va pas être la même chanson… Oui, parce qu’à la sortie, ça monte tout de suite, et je le sens un peu glissant ce trottoir…. Et ça va être bien vite confirmé. Je monte, je monte, je monte, en avalant la fin de ma barre, et il commence à faire un peu plus froid, et… Zut flûte cacahouète, au détour d’un chemin encore très roulant, je sors du bois, et prends de plein fouet une rafale de vent glacial agrémenté de sa louche de flocons glacés qui piquent !
Je remets vite ma capuche, et je me mets dans ma petite bulle mentale. L’important, c’est de courir. 14km, c’est un gros footing, c’est super rapide, l’inconvénient, c’est que quand il faut marcher dans les montées, on en perd du temps… Alors j’essaie de les monter le plus vite possible sans me fatiguer : c’est la danse du chimpanzé qui reprend ! Heureusement, les parties très exposées au vent (ressenti -7 selon la météo, -30 selon les syndicats !) alternent avec des traces en sous bois, bien plus agréables. Et je cours, je cours, dès que possible…
Et là, c’est le drame. Je vois un premier coureur faire une magnifique acrobatie devant moi, que mon cerveau interprète avant même que je n’en prenne pleinement conscience, et là je freine des 2 semelles…. Et oui, c’est l’arrivée des plaques de verglas ! Et je peux vous dire qu’elles étaient bien, bien, bien traîtres…
La suite du chemin jusqu’à Sainte Catherine sera une joyeuse alternance de glissades et de petits pas, car oui, à chaque fois que ma tête m’alertait, je mettais un grand coup de frein pour analyser le terrain et y avancer très précautionneusement… L’implication intellectuelle que j’ai mis dans cette course était dingue. Comme je ne voulais pas me blesser, j’ai mis 100% de mes facultés mentales disponibles dans la concentration et l’analyse du terrain et de chacun de mes pas, pour éviter à la fois la chute et l’entorse, avec un succès très satisfaisant pour ma part … En retour, j’ai ramassé pas moins de 5 coureurs qui m’ont doublée en trombe dans ces moments là juste avant de prendre un joli gadin dans l’opération ! À un moment, j’en viens même à regretter qu’il n’y ait pas plus de coureurs juste devant moi pour tester le terrain avant. Et les opérations habituelles reprennent leur cours, je double dans les montées que j’affectionne particulièrement avant de reprendre un rythme correct sur les portions roulantes, en restant très attentive et frustrée de ne pas pouvoir m’exprimer sur ces chemins glissants, en choisissant les bords de chemin et la neige fraîche dès que possible, et je subis comme je peux les descentes, en voyant des wagons de coureurs me doubler…
D’ailleurs, ce sont souvent les mêmes que j’ai doublés à la montée ! Au total, je gagne des places (600 !) et je passe à Sainte Catherine en 3h58 (km32, 450m D+ et 400m D- depuis le précédent point). Je fais remplir mes flasques (merci les bénévoles ❤️), prends une bonne rincée sur les gants, et j’attrape au vol… Une tranche de jambon, que j’avale d’un coup, et ça passe drôlement bien. Je vous avais prévenus, ça n’a aucun sens ! Je jette un œil rapide au reste des tables, m’oriente vers une madeleine, mais en fait non, la texture ne m’attire pas … Et là, je fonds sur un roulé à la confiture d’abricot LU, ces petits gâteaux hypra giga industriels. Je tente. C’est le ravitaillement parfait : sucré, facile à manger, hyper réconfortant, et je peux le garder dans la main pour continuer à le manger en repartant ! Une belle découverte, je crois que je n’en avais jamais mangé de ma vie !
Je repars motivée : il y a une douzaine de km jusqu’à Saint Genou, et on me l’a bien dit, à Saint Genou , la course commence (et dans ma tête, quand la course commence, c’est que la course est finie, c’est le moment où il faut juste éteindre son cerveau, se mettre en pilotage automatique, et sortir les tripes). 12km, c’est rien ! Je me sens relativement bien, alors je file.
Heureusement que je n’avais pas à envisager 24 km jusqu’à Soucieu, ça m’aurait mis un sacré coup au moral… Et je repars, ça monte encore jusqu’au Signal, ça glisse encore, ça c’est vraiment la plaie, mais je ne souffre pas trop du froid. À un moment je veux mettre mes yaktrax, et un coureur me dit que c’est inutile, que ça ne m’aidera pas. Celui-là, je ne sais pas pourquoi je l’ai écouté !!!! Je continue à faire mes petits pas, à glisser….
Et mon enfer va vraiment commencer dans la descente… Elle est toute neuve, toute belle, agrémentée de son immense panneau « attention, passage technique « . Finalement, celle-ci avait l’avantage énorme de ne pas être verglacée, mais bon on ne peut pas dire que c’était franchement roulant. Je commence à avoir les jambes raides, le début des ennuis de mes quadriceps. Ça descend, ça descend, ça verglace, ça glisse, ça tombe, ça râle, je peste pas mal aussi mais ça passe plutôt inaperçu au milieu des jérémiades… Je crois qu’on s’est tous demandé pourquoi on nous servait une session de patinage artistique !
Je tiens cependant mon objectif zéro chute, et j’en suis fière. J’arrive à Saint Genou en 5h49, et j’ai gagné 200 places (les 12km les plus long de ma vie …). Je m’inquiète un peu de n’avoir pas encore fait un pipi de toute la course, je passe devant les toilettes mais elles sont occupées… Je repars, en me promettant d’intensifier ma prise de boisson (il faut toujours réchauffer les premières gorgées qui gèlent dans le tuyau).
La descente jusqu’à Soucieu est…glissante, froide, mais surtout difficile pour moi. Je commence à avoir vraiment mal aux quadriceps, heureusement j’ai attrapé un petit roulé à la confiture à Saint Genou ! Je me souviens juste que j’avais mal aux jambes, mais que j’ai relancé parce que ça commençait à devenir plutôt roulant, qu’il faisait nettement moins froid, et surtout que dans ma tête, j’étais persuadée d’avoir fait le plus dur et que ça sentait la fin. Le profil descendant est en train de gentiment achever mes quadriceps, et j’arrive à Soucieu .. fatiguée ! J’y passe en 7h08, en ayant encore gagné 100 places, mais le rythme n’est plus tellement là. Il pleut, il mouille, j’ai discuté avec des gens très sympas avant d’arriver, ils m’ont un peu relancée, enfin on s’est mutuellement relancé ! On a ri des bénévoles qui nous ont annoncé 3 fois le ravito « à moins d’un km ! » alors qu’il était à au moins 2km (et oui, ça fait une ÉNORME différence). Mon compagnon de Soucieu se change, alors que je tire tout droit, en me faisant simplement remplir une flasque. Je sors du ravito, et là, entre les gouttes, je tombe sur Thierry, un copain du club d’athlétisme. Joie, bonheur, ça me donne un coup de boost de dingue ! Je suis plutôt dans les temps, me dit-il, et c’est vrai, je suis plutôt dans les temps pour faire entre 9h30 et 10h ! Il me presse de repartir, et je suis tellement contente de l’avoir vu, parce que je suis encore en forme, que les jambes tirent mais sans plus, et que je me dis que finalement, il ne reste que 22km, un semi du dimanche matin, ça peut se plier assez vite…
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