Il fait partie des apparats locaux. C’est en quelque sorte un acte identitaire que de le porter. Voilà aussi pourquoi wallisiens et futuniens le portent certes, mais aussi les papalagi (métropolitains) comme les membres de l’adminsitration supérieure lorsqu’ils en reçoivent comme un signe de déférence.
Lorsque le parfum n’existait pas encore sur les îles de Wallis et Futuna, le collier de fleurs et fruits permettait d’être parfumé du matin au soir à la manière locale.
Trois grandes étapes dans la fabrication :
Le terme kakala signifie en fait l’ensemble de votre récolte de fleurs et de fruits.
La première étape consiste à enfiler les kakala , c’est le tui kakala. La deuxième, le vaha’i est le fait de « placer entre » les fleurs entre deux rubans. Enfin, la troisième et dernière étape est le fakafihi.
Muni de fil, d’une aiguille et de toutes les fleurs que vous avez ramassées sur l’île, vous enfilez un premier lot de kakala sur vos deux fils. Autrefois lorsque le ruban Bolduc n’existait pas à Wallis, on utilisait du pandanus. A la place de l’aiguille, on utilisait de la bourre de coco.
Laissez ensuite environ 10 cm d’espace avant de recommencer. Enfilez alors une longueur convenable de fleurs pour arriver in fine à un collier qui descend sous la poitrine.
Vous composez séparément le « vaha’i », un paquet de fleurs et fruits qui ne s’enfilent pas sur une aiguille. Veillez alors à ce que les kakala soient disposés de façon esthétique ….

Placez enfin le « vaha’i » entre les deux fils contre le premier lot de kakala déjà enfilé. Serrez ensuite avec le kakala ( petit paquet déjà enfilé sur le ruban de fleurs et de fruits) suivant. Et ainsi du suite.
Lorsque votre collier est terminé, prenez l’écorce de Maile, attachez la vers le milieu du collier. Puis enroulez autour de la première moitié du collier. Le procédé est à répéter pour la deuxième moitié.

Pour les colliers de Tiare ou de Mapa, c’est plus simple. En effet, il suffit de les enfiler sur le ruban ou le fil. Ca tient facilement car ce ne sont pas des fleurs aussi fragiles que par exemple l’Ylang-Ylang.
On y met quoi ?
Temps de réalisation :
Les femmes les plus agiles mettent entre 10 et 15 minutes pour réaliser le collier en lui-même. Pour autant il faut souvent une demie voire une journée entière pour rassembler l’ensemble des fleurs en bouton qui serviront à la réalisation de plusieurs colliers.
Vendus 1500 francs pacifique, ces colliers représentent un travail de patiente et d’habileté. En cela la technique s’approche de celles de fabrication de colliers de coquillage ou de tressage de nattes en feuilles de pandanus (Wallis) ou de cocotier (Futuna).
Un peu d’histoire :
Si tout garçon se doit de savoir tresser un panier en feuilles de cocotier, les filles en grandissant doivent impérativement savoir enfiler les fleurs. Vers 8-10 ans, elles rammassent et commencent à enfiler. En effet, lorsqu’elles auront un mari ou des fils, elles devront leur confectionner régulièrement des colliers de kakala, en particulier pour la messe.

Avis personnel : Je suis plus adepte des colliers de Tiare et de fruits comme ceux venant de Futuna. Les colliers de Kakala dégagent des parfums parfois assez lourds pour les novices.
