
Nous vous avons déjà plusieurs fois vanté les avantages des feuilles de cocotier. C’est local, gratuit, on en a tous à profusion dans nos jardins. Ah, j’oubliais, à Wallis, personne n’habite en appartement. Cela n’existe pas. Alors à part les visiteurs qui viennent pour une durée très brève c’est à dire au minimum une semaine, et qui vivent à l’hôtel, tous les résidents ont un bout de terrain à disposition. qui dit morceau de terre dit cocotiers dans le Pacifique. L’intérêt est donc d’apprendre rapidement en arrivant à faire quelque chose de ses dix doigts avec cette richesse locale. Chez nous c’est Romy la plus douée. Elle a non seulement appris en quelques jours à tresser des éventails. Ils sont indispensables pour survivre à la messe. Mais elle su aussi en quelques heures confectionner paniers de toutes les formes et balais. Elle a donc choisi de consacrer quelques heures de ses dernières vacances sur le territoire pour vous en parler.
L’utilisation des feuilles de cocotier :
Le panier tressé en feuilles de cocotiers est un objet traditionnel artisanal. On peut supposer que dans quelques années cette tradition aura complètement disparue.
Étant donné qu’aujourd’hui, les personnes âgées sachant tresser ne transmettent plus cet apprentissage aux générations plus jeunes. Reconnaissons que les dits « jeunes » de 20 à 50 ans, ne semblent pas intéressés. Le tressage les ramènent peut être à une absence de modernité. Dommage.
Il existe dans l’océan Pacifique plusieurs types de tressage. Premièrement, le tressage des paniers à cochons, pour transporter les cochons, les ignames ou encore les taros. Deuxièmement, celui des paniers ronds, aussi appelés paniers des kanaks, utilisés à certaines occasions en tant que bol ou saladier. Troisièmement, il existe aussi le tressage des chapeaux, des nattes et des éventails.
Le tressage d’un panier rond se fait en plusieurs étapes :

Comment tresser un panier rond ?
Tout d’abord, la préparation des feuilles de cocotier :
– Prendre une feuille de cocotier.
– Détacher de l’un des côtés de la feuille une vingtaine de tiges (ou moins selon la taille du panier souhaité).
– Avec un sabre, enlever la rainure centrale de la feuille et l’affiner pour que la feuille soit plus souple et donc plus simple à manier.
– Attacher à l’aide d’un morceau de corde la feuille, en formant un cercle. Enrouler la corde autour de la tige centrale assez fortement pour ne pas que le cercle se défasse lors du tressage.
Dans l’artisanat wallisien et futunien cette étape se fait à l’aide de la rainure de la feuille, enlevée à l’étape 3.
Une fois la préparation des feuilles terminée, vient l’étape de solidification du panier.
La fabrication de la couronne :

– Tenir face à soi le cercle formé précédemment avec la feuille.
– Prendre une feuille et la passer derrière la suivante. Répéter cette opération jusqu’à avoir fait le tour complet du cercle.
– Rentrer la dernière tige dans la boucle qui forme la première et la deuxième.
Lorsque la couronne est réalisée arrive le tissage :

-Tenir la couronne de sorte que les feuilles ne soit pas tournées vers nous, mais dans le sens inverse.
-Plier une des tiges vers la couronne.
-La passer en alternance au dessus et en dessous de cinq tiges (ou plus selon la hauteur du panier souhaité). Toujours commencer en passant la tige en dessous celle qui suit.

-Répéter cette opération jusqu’à avoir parcouru le tour complet de la couronne.
Pour les cinq dernières tiges, les rentrer dans les cinq premières en alternant également en dessous, au dessus.
Maintenant, arrive le serrage :

– Tirer doucement sur les tiges, une par une, pour resserrer le panier.
– Faire rentrer dans les trous précédant les trous par lesquels les tiges sortent.
– Serrer le tout.
Enfin, la dernière étape, celle du tressage de la fermeture du panier.
Il existe différentes façons de fermer un panier. Elles peuvent être plus ou moins solides et simples à réaliser. Il y a les fermetures en tresse (simple ou double), celles en tissage ou encore celles en rosace (simple ou double).
Ici est expliqué, comment réaliser une fermeture en tresse simple ou double :
– Retourner le panier de telle sorte que le dessous soit tourné vers le haut.
– Prendre les trois tiges se situant à l’endroit du noeud fait avec le ruban.
– Tresser ces trois tiges ensemble tout en ajoutant à chaque fois un nouveau brin (faites une tresse à la française).
Pour la fin en tresse doublée, qui est quelque peut plus solide que celle en tresse simple :
– Tourner le panier de 180°, pour que le bout de la tresse se retrouve en face de vous.
– Faire une tresse en passant à chaque fois les brins entre les brins de la première tresse (faites une tresse hollandaise).
La fin du panier, quelque soit le type de fermeture choisi :

– Finir la tresse.
– Faire un noeud avec les brins ou utiliser un morceau de corde.
– Rentrer la fin de la tresse dans le panier.
– L’accrocher à l’une des parois internes, en la glissant entre les mailles du tissage.
La feuille de cocotier est donc utilisée pour la création d’une multitude d’objets du quotidien comportant les paniers, vu précédemment.
L’éventail appelé en wallisien le « ili ».
Il se confectionne soit avec des feuilles de cocotiers, soit avec des feuilles de pandanus, arbre local poussant au bord de la mer. Cet arbre sert aussi à la création des nattes et des «sisi , jupes colorées à porter au dessus d’un manu. Les balais, eux, sont fabriqués à l’aide de tiges en bois, se situant au centre de chaque feuille de cocotier.
