Lors des fêtes de Noël, un ami nous a envoyé à l’autre bout du monde, enfin le nôtre de boput du monde … un livre pas comme les autres. En vérité, nous avons la chance immense d’en recevoir plein des livres différents. Nous en recevons des beaux, des splendides, des novateurs, des ennuyeux parfois, certains arrivent déchirés quand d’autres rayonnent dès qu’on ouvre la première page, je pense en particulier aux livres pop-up pour enfants devant lesquels nous nous extasions tous. Mais celui-ci est tellement différent des autres qu’il méritait une chronique à lui tout seul ! Le Dictionnaire du Diable est un recueil de neuf-cent-quatre-vingt-dix-huit définitions formulées de manière très corrosive. Des dictionnaires on en a tous me direz-vous. Certes mais si j’avais, enfant, un Littré dans la bibliothèque de mes parents, je n’avais jamais ouvert un dictionnaire qui me fasse sourire à ce point.
Ce cadeau fut fait à l’un de nos enfants. Quel ne fut pas mon plaisir de constater qu’eux aussi (enfin surtout les ados) ont de suite accrocher avec ce dictionnaire hors du commun.
Ecrit entre 1881 et 1906, par un américain Ambrose Bierce, il fut en fait publié par bribes dans les journaux du pays. Cela dura ainsi plus de vingt ans. Bien plus tard, en 1911, on put acheter sa version définitive sort sous forme de livre.
Toutefois son succès fut bien plus tardif encore puisque c’est seulement vers la fin du XX ème siècle que le livre est traduit de façon fidèle en français (1989).
Notre avis :
Prenez ce livre comme un recueil de bons mots. En effet, ne le prenez pas trop au sérieux car tout au long de ces pages personne n’est épargné. L’auteur ne respecte rien. Pas plus la morale que Dieu, ou le diable, ni l’amour, ni la débauche, ni la planète ne sont préservés. L’auteur y mêle à la fois un humour parfois corrosif, une ironie acide, et une vision du monde souvent impitoyable. Sa dérision devient ici et là terrifiante, avec un esprit souvent misanthropique.
Ce livre, tout comme un dictionnaire classique n’est pas à lire d’une traite. Il se feuillette ou plus drôle encore s’ouvre au hasard. Nous lisons parfois quelques définitions avant le repas. Cela donne lui à des discussions à bâtons rompus jusqu’au fromage !
A consommer avec ou sans modération selon votre humeur. L’abus entraine au pire une addiction !
Parfois vous serez plié de rire et d’autre fois vous ne comprendrez pas , enfin moi c’est mon cas !
Nous avons trouvé extraordinaire de ne pas trouver ringardes, les définitions dans leur ensemble. Même si à la lecture de certaines d’entre elles, on peut remarquer qu’elles datent un peu.
Enfin, si certaines définitions ont un peu vieilli, cela ne les empêche pas de faire mouche : personnellement, je suis assez sensible à un certain charme désuet.
Australie : Pays situé dans les mers du Sud, dont le développement industriel et commercial a été épouvantablement retardé par une fâcheuse querelle entre les géographes sur la question de savoir s’il s’agissait d’une île ou d’un continent.
Informations pratiques :
Traduit par Bernard Sallé, il est publié en 1989 aux éditions Rivages. A partir de 2€ !