Seriez-vous fan de l’artisanat à Wallis et Futuna ?

En arrivant il y a un an et demi maintenant sur ce territoire du bout du monde, j’ai tout de suite été frappée par le peu de biens de consommation industriels, transformés, raffinés, sorte de « Junk objets » par comparaison à la nourriture à jeter. Beaucoup d’authenticité dès que vous prenez la peine de vous attarder quelque peu sur un îlot en fin de semaine ou au marché le mercredi matin. Ici l’art basé sur l’artisanat est ancré dans la culture locale depuis des siècles. Principalement transmis entre femmes au sein des familles qui vivent en « tribus », ces savoirs techniques risquent en partie de disparaître si l’on n’y prête pas garde.couleur vanille artisanat

Ici sur le territoire, peu de variété mais des savoirs bien spécifiques à transmettre.

Par exemple, vous pouvez acheter de l’huile de tamanu qui sert à peu près à tout soigner ! Dans quelques jours vous pourrez aussi découvrir comment, avec les enfants, nous nous sommes mis à la réalisation de colliers. Sur le mode local, nous sommes allés ramasser nos fetau. Les fruits du tamanu se sèchent, se percent, se peignent et se vernissent pour donner les plus jolis colliers du coin, selon moi.

tamanu

@AlainRuotolo

Ou encore du miel de production locale. Il en existe trois différents selon l’endroit de l’île où il est récolté.

Plusieurs associations de femmes :

Ici à Wallis -c’est aussi le cas à Futuna- des femmes se regroupent pour fabriquer puis vendre leurs réalisations. Paniers, éventails, nattes en feuilles de cocotiers mais aussi coquillages peints, bénitiers ramassés sur le platier, colliers de coquillages ou de Tamanu, huile de Tamanu, sirop de citron ou de miel, et bien sur des tenues traditionnelles. En tissus peints à la main ou parfois totalement en matière végétale, les robes sont généralement longues et plutôt larges.

Je vous raconterai aussi comment on fabrique les ili. Ces éventails indispensables pour tenir le coup à la messe. Ils seront aussi des éléments de déco de votre intérieur en mode Slow Life.

slow life

Jevouschouchoute en mode Slow Life

J’apprécie particulièrement les colliers.

A Futuna nous avons fait réaliser nos housses de passeport en feuille de mûrier. Sachez toutefois que ces housses agacent prodigieusement les douaniers !!!

L’Artisanat chez Veiogo Tapa :

Ici par exemple vous trouverez les motifs des tapas traditionnels transcrits sur toutes sortes de supports. Clairement destinés aux touristes ou aux papalagi qui rentrent chez eux et veulent emporter un souvenir, on retrouve aussi ces objets fonctionnels dans les intérieurs wallisiens. Mais Malia Veiogo Tokotuu-Vinet réalise aussi sur commande des tapas dans la plus pure tradition wallisienne.

La tradition du tapa :

Nous avons déjà parlé du « Tapa » et de son rôle dans la coutume. Cette sorte d’étoffe ou de tapis se fabrique à partir de la sous-écorce du mûrier à papier. Cet arbuste s’appelle « tutu » en langue vernaculaire.

 Selon sa taille, le tapa lorsqu’il vous est remis revêt une symbolique honorifique.

Alors format photo à encadrer chez soi ou tapis « rouge » façon Festival de Canne ? Le tapa sera décoratif ou servira au façonnage de vêtement de fête. « Gatu » à Wallis ou « Siapo » à Futuna, il sera aussi offert en maxi format, lors de la coutume, d’un mariage. Enfin il pourra recouvrir un mort, l’accompagnant ainsi dans sa dernière demeure, la terre. Il n’y a pas de crémation à Wallis et Futuna au XXI ème siècle.

 L’écorce extraite du « tutu » est trempée dans l’eau de mer pendant des heures afin d’être assouplie. Elle est ensuite martelée à l’aide d’un battoir en bois dur et sculptée d’une forme bien particulière ( le « ike » ).

Au cours de cette opération, les fibres de l’écorce qui faisaient moins de 10 cm de largeur sont écrasées jusqu’à ce qu’elles forment un fin tissu d’environ 20 cm de large sur 1m50 de long environ. Selon les dimensions désirées, plusieurs bandes sont alors assemblées à l’aide d’une colle faite à base de manioc. Le tout est ensuite exposé au soleil. Pour obtenir le « lafi » plus rigide, cette étoffe est badigeonnée une nouvelle fois avec la colle de manioc. 

 Au dernier stade de la fabrication, le « tapa » est teinté, dessiné à main levée ou, pour ceux de plus grandes dimensions, à l’aide de matrices végétales enduites de colorants (exclusivement d’origine végétale). A Futuna, la couleur noire est la seule utilisée tandis que deux couleurs sont généralement employées à Wallis. Le graphisme, différent de celui de Futuna, est le plus souvent figuratif et allie représentations de la vie terrestre et de la faune marine.

 
 
 

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