Un livre assez court mais percutant. Cet ouvrage est en fait mis à part quelques éléments médicaux nécessaires à la compréhension de certains mots pour les novices, un recueil de témoignages de parents ayant traversé le deuil périnatal. Le but de l’auteur est de briser les tabous ! Elle aborde ce sujet difficile du décès prématuré, contre nature, d’un enfant qui n’a pas eu le temps de vivre sa vie, ni même un petit bout le plus souvent. Ecrit avec l’accord et la coopération de mam’anges, rencontrées sur un groupe Facebook créé par Nadia Bergougnoux, il y a quelques années, cet « album » sans photos raconte le parcours de familles comme la notre. Sauf que dans la situation présente les parents se prénomment par’anges …
Par’anges pour la vie :
Un prénom, une date…une photo parfois ou les empreintes de deux petits pieds, très petits, trop petits. C’est le plus souvent seulement ce qui reste comme souvenirs aux par’anges. Unique moyen de faire vivre ou plutôt exister ces enfants qui ont été… Ils ont été à partir du moment où leur maman a su qu’elle était enceinte. Ils ont été lorsque leur papa a posé sa tête sur ce ventre rond en devenir.
Ces témoignages des mam’anges ont pour certains été réécrits. Pour autant ils correspondent aux histoires confiées dans la peine et la douleur par toutes ces femmes. Les sentiments sont parfois confus, la fierté de pouvoir « faire vivre » un moment ces bébés disparus, une manière à elles de se souvenir de ces petits cœurs qui ont battu.
La lecture remue. Page après page, même si l’on connaît à chaque histoire la fin inexorable, on se prend à espérer parfois. On s’attache même sur 4 ou 6 pages à ces mamans qui ont pour certaines traversé le désert plus d’une fois. Et déjà cette fois est de trop évidemment.
J’ai regretté les répétitions de blocs entiers de texte peut-être nécessaires à cause du plan choisi par l’auteure. Quelques maladresses de tournure aussi avec des morceaux de phrases sans verbe.
Pour autant ce recueil est à la fois informatif pour les parents qui ont la chance d’être passés entre les gouttes et un moyen dramatique de prendre conscience si c’était nécessaire de la chance qu’on a de ne pas faire partie de groupe trop nombreux de par’anges.
Le deuil périnatal :
La tristesse permet aux par’anges de cheminer dans leur deuil. Ne fuyez pas cette tristesse. Ces bébés ont traversé un moment la vie de leurs parents. Le deuil périnatal, aujourd’hui encore, demeure un sujet tabou. Des bébés passés sous silence par l’entourage – parfois très proche – des bébés qui n’ont pas existé parce que mort-nés… des bébés interrompus, dont seules les mam’anges et parfois les pap’anges, gardent le souvenir comme une plaie ouverte… Ces par’anges ne veulent plus du déni de l’existence de leurs enfants.
Quelques mots sur l’auteure :
Nadia Bergougnoux est « tombée » dans l’écriture en 2007, à la suite de nombreux voyages. La nostalgie, l’envie de partager ? Un cahier traînait-là et les mots se sont alors enchaînés pour ne plus jamais se tarir. Comme sous l’effet d’une drogue douce, l’écriture est devenue pour Nadia la meilleure façon d’aller vers les autres, d’ouvrir des horizons méconnus et de communiquer. La Quête d’Elsa, sa saga en trois tomes, s’inspire largement de ses voyages en Asie, coin du monde qu’elle affectionne. Nadia Bergougnoux ne s’adonne pas simplement à sa passion de la rédaction, elle s’engage corps et âme dans les combats, avec son 4ème ouvrage. Le Ventre Vide, face au tabou du deuil périnatal et enfin, Un Pont entre Deux Mondes un roman qui évoque la vie d’une jeune Gitane. Des histoires qui la touchent, avec sa plume comme messagère.
216 pages, 16€ chez nombre 7