Au-delà des visites des sites historiques, culturels ou religieux du Bénin, du nord au sud, JVC y a rencontré des villageois, des peuples souriants et accueillants.

King of the North :

Au Togo, au Bénin, ou au Ghana, il existe des milliers de « rois ». Dans notre langage européen on parlerait plutôt de chefs de village, mais ici, on les appelle des rois.

Au nord-ouest du Bénin, dans la chaîne de l’Atacora, à proximité de la frontière avec le Togo, c’est dans le village de Tanéka Béri que nous avons rencontré le roi Tiniga Sawa, reconnaissable à ses attributs, l’emblème sur sa canne, sa coiffe et ses luxueux habits mordorés. Il règne sur ce village, qu’un féticheur en pagne protège par des rituels et des incantations. Avant de visiter le village, on doit saluer le roi en se courbant et en psalmodiant, selon un rite exposé par le guide local. De petits présents (comme du tabac par exemple) sont offerts au roi. Un rituel qui rappelle celui pratiqué en Océanie « la coutume », comme à Wallis, Futuna ou en Nouvelle-Calédonie.
La notoriété de ce village s’est renforcée depuis l’attribution en 2011 du Prix international Carlo Scarpa pour le Jardin.

On compte ici un millier de constructions diverses (cases, greniers, autels) dont la majorité sont rondes (diamètre maximum 3 mètres) avec un toit conique. Ces constructions sont groupées par dix ou douze autour d’un espace commun qui sert à une même famille.
Assana :

JVC y a croisé Assana, une très jolie et attachante jeune femme de 22 ans qui porte un bébé dans son dos. Assana allait à l’école, elle voulait étudier, mais depuis son mariage, c’est terminé. Pourtant, elle a envie de lire, de s’instruire, de connaître le monde, de travailler, de sortir de sa case et de sa tribu où elle est cantonnée 24/24 et nous allons faire parvenir dans ce village les livres dont rêve cette jeune femme. Comme son bébé ne marche pas encore, Assana est contente. Car il est interdit à son mari de dormir avec elle tant que l’enfant ne trottine pas… ce qui lui évite de se retrouver enceinte à nouveau trop rapidement.
La beauté longiligne des Peuls:

Au nord du pays, tout au nord, lorsque la route devient plus chaotique, lorsque la terre rouge devient plus présente, lorsque les arbres se raréfient, lorsque les forêts de teck disparaissent pour laisser la place à des zones de savane, on croise parfois des tribus qui se sont à moitié sédentarisées.
Le peuple Peul traverse les frontières depuis des centaines d’années. Pas de patrie, pas de pays… Juste un peuple traditionnellement pasteur établi en Afrique de l’Ouest et au-delà de la bande sahélo-saharienne ce qui regroupe une quinzaine de pays (Nigeria, Niger, Cameroun, Mali, Sénégal, Guinée…). Au Bénin, il n’existe aucun recensement, aucun chiffre sur le nombre de Peuls vivant sur le territoire.
Ceux que nous croisons élèvent des zébus. Le lait sert à fabriquer un fromage rouge qui est vendu par les femmes sur les marchés, le « fromage peul »..
La cité lacustre de Ganvié :
Au sud du Bénin, une cité lacustre se déploie sur le lac Nokoué : Ganvié. Ses 20 000 habitants ne vivent que des ressources halieutiques offertes par ce lac alimenté par le fleuve Ouémé.
C’est au début du XVIIIe siècle qu’un petit groupe ethnique appelé Toffinu s’est installé dans les marécages du lac. En effet, ils ont fuyent les razzias lancées par les rois locaux pour approvisionner les Européens en esclaves. A l’abri dans ces lieux inhospitaliers, accessibles uniquement en barques, ils y ont construit des cases rectangulaires sur pilotis, en feuilles de palme ou en bambou, sur des poteaux souvent en teck imputrescible, avec des toits de paille. Ganvié, la « communauté sauvée » a pris son envol.
Se promener ainsi à travers cette lagune, de cette « Venise africaine », c’est observer la vie quotidienne, les marchés flottants, les échanges de marchandises d’une pirogue à l’autre. Le « peuple de l’eau », vit en effet uniquement des ressources de ce lac. C’est sur ce dernier qu’est construit son habitat. La pêche est vendue à l’embarcadère situé à 20 minutes de là et sert à acheter des produits maraîchers. Une économie de subsistance d’une part, à laquelle s’ajoutent désormais les revenus touristiques (balade faune/flore, artisanat, restaurant…).
Sourires et sourires :
