Au vu de l’invasion de plastiques, des sur-déchets et des polluants divers et variés qui envahissent l’environnement marin et aquatique, polluant l’océan mondial et le réseau fluvial, comment réagissent les groupes industriels ? Quelques timides initiatives ont vu le jour. A défaut d’être parfaites, elles ont le mérite d’exister. Comment marquer les esprits ?

RAINETT CIBLE LES MICROPLASTIQUES
En Allemagne, L’Agence Fédérale pour l’Environnement estime que chaque année les fabricants européens utilisent 3125 tonnes de micro-plastiques primaires dans les dentifrices, savon pour les mains, lotion et crèmes de gommage, produits d’entretien. Les usines de traitement des eaux usées filtrent les déchets, mais ces microparticules passent malheureusement dans les rejets des eaux usées, car trop fines pour être emprisonnées par les filtres. In fine, les microparticules atterrissent dans le réseau d’eau douce et des rivières et des fleuves finissent par atterrir dans l’océan. Et ce, au niveau mondial.
Les micro-plastiques secondaires sont ceux qui sont issus des macro-déchets rejetés en mer et qui se délitent et s’érodent sous l’effet conjugué des embruns, du sel et du soleil. 6 à 10% de la production mondiale de plastique atterrit dans l’océan. La cellulose, les mégots de cigarette… sont souvent retrouvés sur les récifs coralliens de la Planète, finissant par les étouffer et les tuer.
La société allemande Werner & Mertz, qui commercialise en France sa marque de détergeant Rainett n’utilise plus de microplastiques dans ses produits.
Les packagings sont également étudiés en « cradle to cradle » (du berceau au berceau), expression utilisée mondialement pour expliquer que les produits portant cette mention sont issus de filière de recyclage et qu’ils seront eux même recyclés en fin de vie.
AVENE A l’ASSAUT DES FILTRES SOLAIRES
« Les formules que nous employons chez Avène sont sans filtres hydrosolubles, précise Séverine Roullet-Furnemont, responsable RSE du groupe Pierre Fabre. Les nombres de filtres sont réduits au minimum, tant en nombre qu’en concentration. Nous n’employons pas de silicones, car ce sont des substances non biodégradables ».
Qu’en pense JVC ? La démarche est intellectuellement intéressante. Mais il ne faudrait pas penser que les produits sont sans risque pour l’environnement marin. Le corail se meurt dans toutes les mers et océan du globe.
A ce jour, aucun filtre chimique, aussi léger soit-il n’est sans risque pour l’univers marin. Si vous souhaitez n’avoir aucun impact sur l’environnement marin, la seule solution est de se baigner en combinaison. Elle vous protégera du soleil infiniment mieux qu’une crème solaire. Et aucun filtre ou produit chimique ne quittera votre peau pour aller se déposer sur du corail ou être avalé par un petit poisson qui sera managé par un moyen qui sera avalé par un plus gros qui finira dans votre assiette.
La société Avène s’est par ailleurs impliquée dans l’association Pur Project, qui restaure des récifs coralliens en Indonésie. C’est louable. Mais JVC formule le vœu que la destruction des récifs va cesser et qu’au lieu de devoir les restaurer sur tous les points de la barrière tropicale où ils vivent, ils puissent exister et vivre sans que l’Homme ne vienne les détruire (surpêche), les polluer (chimie), les souiller (pétrole) ou les casser (tourisme).
BIOTHERM SANS OXYBENZONE
L’impact des crèmes solaires et notamment d’un composé chimique, l’oxybenzone qui atteint les larves de corail (planulas), les empêchant de nager et donc de s’installer loin de leur site de naissance pour créer de nouvelles colonies, est étudié depuis longtemps.
« L’oxybenzone agit comme un perturbateur endocrinien qui induit chez les coraux immatures le développement d’un squelette qui recouvre l’animal et l’enferme comme dans un cercueil. L’animal ne peut plus bouger ni s’alimenter. Il meurt et coule au fond de l’océan », explique Craig Downs, directeur d’une étude publiée dans Archives of Environmental Contamination and Toxicology (sept 2015).
Ces résidus de crèmes intensifient également le risque de survenue du blanchissement du corail et ont donc une incidence sur la capacité de ce microscopique animal et de son algue symbiotique à recouvrer la santé.
A Hawaï, en 2016, le taux d’oxybenzone trouvé dans certaines zones était 30 fois supérieur au taux considéré comme la normale. « N’utilisez pas de crèmes contenant ce produit, conseillait récemment le Dr. Bruce Anderson, administrateur à la division des ressources aquatiques au Department of Land and Natural Resources. Certains fabricants se proclament ‘’reef/coral safe’’ mais il n’y a aucune agence qui régule ces allégations. »
La formule du lait solaire Waterlover (FPS30) est biodégradable à 95% avec une combinaison de filtres FPS plus respectueuses de la biodiversité aquatique. Nous avons créé Ocean 5 Testing Platform, la 1ère plateforme de tests qui associe différents organismes aquatiques représentatifs des milieux d’eau douce et d’eau salée, explique Caroline Nègre, directrice scientifique Biotherm (groupe l’Oréal). Via cette plateforme, nous avons effectué un long travail de formulation afin d’obtenir un produit idéal, qui associe une protection optimale et une expérience sensorielle unique. La véritable innovation réside dans ce processus de formulation : une sélection minutieuse des ingrédients, un dosage correct et une association parfaite, sans oublier des tests rigoureux. Cette prouesse scientifique est à l’origine du Lait Solaire WaterLover, une protection idéale pour tous les amoureux de l’océan ».
HEAD & SHOULDERS POUR MARQUER LES ESPRITS
Lors de la Journée mondiale de l’océan le 8 juin 2017, Head & Shoulders a exposé jusqu’au 11 juin sur le quai des Célestins à Paris, des sculptures de déchets en plastique. Une manière pour cette marque de la holding américaine groupe Procter & Gamble de marquer le coup.
3.000 kg de déchets plastiques ont été ainsi ramassés à la main sur les plages de France et du nord de l’Europe par plus de 100 ONG et 1.500 volontaires. Ces déchets ont été traités et très par par Terracycle, puis transformés par Suez en petites billes de polyéthylène haute densité, un plastique recyclable. Head & shoulders les a ensuite transformées en 150 000 flacons de shampoing qui portent la mention : « Fabriqué à partir de plastique collecté sur la plage ». Chaque bouteille contient précisément 25 % de plastique de plage. « C’est le meilleur du meilleur pourcentage au regard des quantités de déchets ramassés mais aussi pour conserver la rigidité du flacon », souligne Eduardo Atamoros, responsable monde de la communication Head & Shoulders.
Alors, opération marketing ou réel souci de l’environnement ? Premier point : produire ces bouteilles recyclées a coûté plus cher que de produire des flacons neufs issus de la pétrochimie.
Second point : l’impact sur le public de cette opération n’a pas été négligeable et même s’il s’agit évidemment d’une opération de communication avant tout, elle a attiré l’attention. Ce qui est positif, certes, mais pas suffisant.
Troisième point : la société s’est engagée à ce que ses bouteilles de shampoing soient confectionnées avec 25 % de plastique recyclé d’ici fin 2018. Ce qui représente plus de 500 millions de bouteilles en Europe par an et 17 millions en France.
JVC salue évidemment toutes ces initiatives mais nous préférons réduire notre consommation, utiliser des packs écologiques, remplir nos propres flacons pour diminuer réellement notre empreinte environnementale.
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