Les gendarmes de l’île d’Ouessant (Finistère) n’en ont pas cru leurs oreilles. Mercredi 15 février, ils ont été appelés… pour un braquage de banque ! Le vol s’est déroulé vers 11h30, rapporte Ouest France. L’agence du Crédit Mutuel, situé dans le bourg de Lampaul, qui n’ouvre que deux jours par semaine, allait fermer quand un homme, à visage découvert, a exigé qu’on lui remette de l’argent. Face au refus de l’employée, « il l’aurait agrippée par les cheveux avant de la tirer par terre et lui imposer d’ouvrir le coffre ». Mais sur une île de 800 habitants, qui s’étend sur une quinzaine de kilomètres carrés, située à vingt kilomètres des côtes, difficile de ne pas se faire repérer.
Les quatre gendarmes, arrivés en urgence par hélicoptère ont interpellé, peu de temps après dans le calme, le quinquagénaire qui s’en était retourné chez lui, dans une maison de location située en dehors du bourg. Il a été placé en garde à vue dans les locaux de la gendarmerie à Ouessant (qui n’accueille un militaire que les deux mois d’été en temps ordinaire), il devrait être rapatrié sur le continent pour la suite de l’enquête.
Selon les informations de JVC, l’homme était arrivé sur l’île il y a quelques années, et il y avait monté une petite entreprise de maçonnerie. Activité qu’il n’exerçait plus. Visiblement, cet homme, décrit comme « solitaire », aurait eu des soucis psychologiques ajoutés à des difficultés financières.
« On ne peut pas dire que ce soit du banditisme au sens propre », analyse le maire, Denis Palluel. « Cela n’excuse en rien la violence dont il a usé, et le choc qu’a subi l’employée de la banque. Mais on peut dire que c’est quelqu’un au fond du trou qui a agi ».
Effectivement, il doit être au fond du trou ce braqueur, il ne risquait pas de s’évader bien loin, mais Ouessant est habitué au « petit » car l’isolement dû à l’insularité, a favorisé l’émergence d’espèces endémiques, caractérisées par leur relatif nanisme. Si les chevaux nains d’Ouessant, ont disparu, l’île possède toujours, même si elle a été menacée de disparition, sa propre race ovine, le mouton d’Ouessant, la plus petite espèce de moutons au monde.
Mais à Ouessant, les héros sont ailleurs. Dans son cinquième album, Bretonne, Nolwenn Leroy revisite un proverbe dans sa chanson :
Qui voit Ouessant voit son sang.
Qui voit Molène oublie sa peine.
Qui voit Sein n’a plus peur du lendemain.
Qui voit le Fromveur entrevoit le bonheur.