Albi , souvent appelée « Albi la Rouge » grâce aux milliards de briques de ses bâtiments est une ville où « escargoter » (= lézarder), et où l’on s’espante (= s’étonne, s’émerveille) devant la beauté de son patrimoine. Au cœur de l’Albigeois, l’épiscopale cité mérite de consacrer davantage de temps qu’à la trilogie cathédrale Sainte-Cécile, palais de la Berbie et musée Toulouse-Lautrec, Pont-Vieux. Lorsque l’on vient du quartier de la cathédrale, et que l’on franchit le Tarn, un peu plus loin que la Vermicellerie (usine où l’on fabriquait les fameux vermicelles, inscrite au titre des monuments historiques, et complètement réaménagée en hôtel et musée), se trouvent les Poteries d’Albi.

L’une des dernières poteries artisanales de France
Tout comme la Poterie Ravel, la Poterie de La Madeleine ou la Poterie Goïcoechea, les poteries d’Albi, autrefois appelées « La poterie Bergeal » font partie des dernières poteries familiales françaises. L’histoire commence en 1891. La famille Bergeal ancrée sur le territoire Albigeois, fabrique depuis trois générations des tuiles et des briques sur la commune de Lescure d’Albigeois et participe à la construction de la ville en brique rouge. La quatrième génération de Bergeal décide de créer au cœur d’Albi, la Poterie Bergeal en 1962. A cette époque trois activités animent la poterie : la pierre reconstituée, le culinaire et l’horticole. En 1978, Elisabeth Camillo, née Bergeal (la 5ème génération) décide de rebaptiser la fabrique, donnant ainsi naissance à la marque Poterie d’Albi. Dans les années 2000, l’entreprise familiale connaît un fort développement grâce à l’expansion du secteur des jardineries en France. Aujourd’hui, Lore Camillo (la 6ème génération), à la tête de la nouvelle marque « Les Poteries d’Albi » est fière des distinctions obtenues pour « sa » maison labellisée « Entreprise du Patrimoine Vivant » depuis 2013. Des récompenses décernées par des professionnels de l’univers du jardin, mais aussi de la Chambre des Métiers, de la Chambre de Commerce ou plus largement de l’Etat, mettant en avant le savoir-faire et sa rareté.
Une visite fascinante
Fabriquées à la main, au tour et au colombage, le parcours de la visite passe par les différentes étapes de la fabrication. Place au tourneur d’abord qui fabrique, selon la taille des pots, de 70 à 100 vases par jour. Vient ensuite le garnisseur qui s’occupe des anses, guirlandes et frises. L’ébarbeur, lui, reprend chaque pièce pour la nettoyer, la lisser et la trouer, 24 heures après que la pièce ait été achevée par le tourneur, pour que la terre ne soit ni trop molle, ni trop dure. Reste la longue étape du séchage, où dans le silence, les poteries reposent entre deux semaines et trois mois. Une étape délicate car l’argile, comme les hommes, n’apprécie ni les courants d’air, ni les changements brusques de température. Arrive enfin la mise en beauté finale avec l’émaillage, avant que la magie du feu s’opère (cuisson entre 980 et 1050°), révélant les couleurs.
Il ne reste plus qu’à s’émerveiller (s’espanter) devant les pièces finies, à admirer dans la boutique (ou sur le catalogue) .
Visite, et atelier poterie sur réservation :
Les Poteries d’ Albi
112 Avenue Albert Thomas
81000 ALBI
Tél: 05 63 60 71 00
Visuels copyright F. Lebel
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