JVC a eu la chance d’assister récemment à une conférence-débat organisée par Boiron sur l’homéopathie. Personnellement je suis fan d’homéopathie depuis des décennies du coup peut -être pas très objective me rétorqueront certains. Mais chez nous, on y croit et l’homéopathie ça marche ! Alors faisons le point sur quelques idées reçues liées à ce mode de médication souvent menée trop à l’aveugle.
Sur quoi se base l’ homéopathie ?
La loi de similitude : Similia similibus curentur, le semblable guérit le semblable. Ce fondement, qui date d’Hippocrate, part du principe qu’une substance qui induit une série de symptômes chez quelqu’un de sain, pourra guérir quelqu’un de malade chez qui l’on retrouve la même série de symptômes. C’est de ce principe qu’est né le nom d’ homéopathie , du grec homeo et pathos qui signifient respectivement « similaire » et « maladie ou souffrance ».
Les substances sont d’origine végétale, animale, minérale ou chimique.
Loi de l’individualisation : En homéopathie on soigne la personne malade et non la maladie. Chaque malade a donc besoin de son diagnostique propre et le traitement conseillé sera différent d’une personne à l’autre en fonction de son environnement. L’ordonnance ne sera pas transmissible. L’étiologie (ou étiopathogénie) c’est donc soigner au coup par coup puisqu’elle étudie les causes et les facteurs de la maladie. On recherchera les symptômes les plus idiosyncrasiques chez un individu en prenant en compte de tous les aspects qui la caractérise : physique, physiologique, mental, psychique, hérédité…. C’est un peu comme prendre une photo multidimensionnelle de la personne à soigner (avec ses symptômes propres à elle).
Le procédé des hautes dilutions : en homéopathie , la théorie définit que la dilution et la « dynamisation » d’un remède sont à l’origine de ses effets curatifs. Dilués à plusieurs reprises dans l’eau avec ou sans alcool, les remèdes homéopathiques peuvent ne plus contenir de trace chimique des molécules présentent à l’origine dans la substance. Au fil des dilutions, le remède subit une suite de secousses (appelées succussions dans le langage des homéopathes) afin de le « dynamiser ». Cette dynamisation est absolument essentielle à l’efficacité du produit, en matière d’homéopathie. Par exemple à hautes dilutions comme du 15CH, la molécule de départ n’est plus présente dans la granule mais son énergie si. Ce n’est pas « dose dépendant » !
Place de l’homéopathie en médecine générale ?
De plus en plus de médecins non homéopathes prescrivent de l’homéopathie selon les résultats de l’étude EPI-3, portant sur 9 000 patients suivis par 900 médecins. Cette étude donne une explication à cet engouement en révélant que les résultats cliniques obtenus sont comparables avec les traitements allopathiques.
Pour autant, ni l’individualisation ni le procédé des hautes dilutions n’a, à ce jour, recueilli l’accord de la communauté scientifique. La loi de similitude va à l’inverse de l’approche médicale classique. Cette dernière se base sur des médicaments dont le but est d’éliminer les symptômes d’une maladie afin de détruire les agresseurs. Le paracétamol fera tomber la fièvre d’un malade dont la température sera jugée trop élevée. Les antibiotiques détruisent les bactéries responsables d’une infection (ces dernières deviennent d’ailleurs de plus en plus résistantes aux antibios). Un antiacide contrera l’hyperacidité gastrique… C’est ce qu’on nomme « l’allopathie », allo signifiant « différent ».
Le procédé des hautes dilutions va lui à contre-courant de la pharmacologie moderne qui se fonde sur l’activité biologique de molécules précises. Ainsi le chimiste pense que tout effet thérapeutique est attribuable à des molécules spécifiques. Or, dans la majorité des préparations homéopathiques, on ne trouve plus ces molécules.
Comment fonctionne l’homéopathie ?
Que ce soit pour prévenir ou soigner une maladie chronique ou une maladie aiguë, c’est le taux de dilution qui variera. Les basses dilutions comme du 5 ou 7 CH seront prescrites pour des affections aiguë ou locale. Les hautes dilutions comme 12, 15 voire 30 CH serviront à traiter la cause d’un souci et les maladies chroniques.
Ces médicaments sont utilisés dans des domaines très variés : anxiété, traumatologie, gynécologie, pédiatrie, dermatologie et depuis longtemps en obstétrique afin d’améliorer la qualité de vie.
J’ai l’exemple d’une substance que je prenais en 7 CH pour stimuler la lactation, que j’ai pris en 30 CH pour le sevrage afin de faire chuter la quantité de lait. (Je précise que je ne suis pas une vache laitière mais que si on soignait les mammites des vaches laitières avec de l’homéopathie, le lait serait toujours vendable !)
Certains médicaments homéo ont un nom de marque avec une posologie et une notice, ils s’utilisent facilement en automédication.
La plupart à nom commun (en tubes de granules) nécessitent de déterminer l’indication du médicament et la posologie en fonction de chaque individu.
L’homéopathie agit sur notre vitalité qui fait ce que nous sommes. Le traitement est prescrit pour quelques heures, quelques jours (affection brutale) , plusieurs semaines ou plusieurs mois (affection récidivante, allergies, herpès, rhumatismes) selon le besoin.
Idées reçues :
- Il n’y a pas d’effets secondaires – pas de toxicité à redouter.
- Vous pouvez toucher les granules avec les doigts sans perdre leur effet.
- Vous pouvez croquer les granules donc pas d’inquiétudes avec les bébés.
- Aucun risque de fausse route car rapidement le sucre va fondre.
- Vous pouvez diluer vos granules dans de l’eau et stocker le tout 24 heures au réfrigérateur.
- Vous pouvez remplacer votre unidose (2€50 en pharmacie) par 3 granules par exemple d’un tube normal avec la même dilution, l’effet sera identique. Ce n’est pas la quantité qui compte.
- Pas de contre-indication de menthe ou de tabac avec un traitement homéopathique (évitez le tabac pour d’autres raisons! )
- L’idéal est de prendre son traitement homéo, le matin à jeun lorsqu’il s’agit d’un traitement de fond.
- Lors d’une crise aiguë comme une chute, un coup, administrez 3 granules instantanément puis 3 granules toutes les 3 minutes, en espaçant les prises à la vue de l’amélioration de l’état du patient. (toutes les 5 minutes puis 15….)
- Les médicaments homéopathiques sont compatibles avec les médicaments allopathiques.
- L’homéopathie convient à tous : adultes, femmes enceintes(qui en général ne peuvent prendre que du paracétamol !), personnes âgées, enfants, bébés animaux
Petit lexique :
L’idiosyncrasie : comportement particulier, propre à celui-ci, d’un individu face aux influences de divers agents extérieurs
Une maladie chronique ( comme une thyroïdite de Hashimoto, du diabète, une insuffisance rénale, la maladie d’Alzheimer) diffère d’une maladie aiguë (otite, grippe, coup, brûlure…). Elle est non guérissable. Elle évolue lentement, sur une longue durée.
Plus d’infos auprès de la FFSH : fédération française des sociétés d’ homéopathie
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