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Un livre pour la fête des mères ? Peut- être…

Quinze après la parution de son livre Etre la fille de sa mère et ne plus en souffrir, Patricia Delahaie a souhaité explorer à nouveau la relation mère-fille. Mais, alors que ce premier livre, au titre provocateur, traitait essentiellement cette relation sous l’angle de la souffrance, Patricia Delahaie a, cette fois-çi, choisi le prisme de l’apaisement pour décortiquer la relation entre mères et filles. Son propos est bienveillant, compréhensif et pragmatique. Il s’agit de mettre en lumière des relations « qui marchent » – par exemple ce qu’elle appelle les « fusions heureuses » – et de donner des pistes pour que celles qui marchent moins bien retrouvent une certaine sérénité. L’ouvrage a l’ambition  d’être un livre « qu’on se prête entre mère et fille » et il parvient à nous en donner l’envie, qu’on soit mère ou fille, ou les deux à la fois…mères

 

La relation mère-fille est le fruit d’une enquête de terrain de plus d’un an. L’auteure a posé des questions très ouvertes sur un blog et a recueilli une centaine de témoignages de filles ou de mères, qu’elle a analysées et compilées avec minutie. A travers tous ces témoignages, elle a dégagé trois « clés » pour parvenir à une relation apaisée : comprendre, s’ajuster et aimer.

 

Comprendre est évidemment essentiel et le livre fournit quelques repères simples pour décrypter la relation mères-filles. Cette dernière est avant tout une relation « particulière », « en miroir » parce que mère et fille sont a priori identiques, du moins peuvent-elles se regarder comme le prolongement l’une de l’autre, ce qui est moins vrai dans la relation de la mère avec le fils. Cela impose évidemment des sentiments contradictoires, d’amour et de haine, de volonté de se ressembler ou de se distinguer. Cette relation est par ailleurs « poreuse », c’est-à-dire que la fille absorbe en grande partie les émotions de la mère et vice versa. C’est aussi une relation asymétrique, comme toute relation de parenté, dans laquelle n’entre pas  – ou ne doit pas entrer – de notion « d’ingratitude ». Enfin, l’auteure reprend à son compte l’expression du psychologue Winnicot selon lequel, pour remplir pleinement son rôle,  une mère ne doit pas être parfaite mais « suffisamment bonne ». Cela signifie notamment que la mère doit savoir respecter l’intimité de la fille, son jardin secret, y compris si celui-ci l’intrigue ou lui fait peur. Cela impose également pour la mère d’être claire, de ne pas laisser se développer de pesants secrets, des « trous noirs » comme les appelle Patricia Delahaie. « Une mère pour sa fille est une courroie de transmission », elle doit établir le lien intergénérationnel, raconter l’histoire de la famille le plus complétement possible pour donner une identité stable à sa fille. Enfin, « la mère donne accès au père aussi », c’est-à-dire qu’en manifestant le fait qu’elle reconnait le père pour ce qu’il est, elle aide sa fille à se construire. Dans les familles modernes, la question de la place du père se pose avec plus d’acuité et c’est à la mère d’ouvrir la porte au père, de lui laisser un espace suffisant. Comme l’exprime l’auteure, ces deux fonctions de transmission de la lignée et de reconnaissance du père «ne sont pas des options, ce sont des pilotis sur lesquels nous nous construisons ».

 

Pour décrire la deuxième clé, l’ajustement, le livre s’appuie sur la métaphore de la danse. Mère et fille sont engagées dans une sorte de danse où chacune doit s’ajuster à l’autre. Il ne s’agit pas pour l’une ou pour l’autre de renoncer à sa personnalité ou à ses choix, mais bien de faire en sorte d’accepter et de respecter ceux de l’autre, en douceur, sans a-coups, par de petits arrangements quotidiens. Dans ce chapitre, le livre aborde plusieurs sujets difficiles, comme celui des mères indifférentes, pour lesquelles la naissance de la fille est vécue comme un événement sans importance, qui est en quelque sorte nié. Les témoignages sur ce sujet sont poignants. Comme l’explique l’ouvrage, les « indifférences temporaires » (lorsque la mère est préoccupée par une relation amoureuse, des problèmes professionnels ou des histoires de famille pendant une certaine période) ne causent pas de grands dommages et peuvent en quelque sorte être « réparées ». En revanche l’indifférence  continue cause de grandes souffrances. L’auteure aborde d’autres situations critiques telles les préférences que peuvent manifester les mères entre les frères et sœurs, les manipulations ou encore la rivalité entre mère et fille.

 

Enfin le maître mot de la relation mère-fille est bien sûr l’amour, mais l’on n’a pas épuisé le sujet après avoir dit cela. Pour bien s’aimer entre mère et fille, encore faut-il se rendre justice à soi-même (renoncer à la culpabilité), vivre sa vie comme on l’entend, que l’on soit mère ou fille, sans toutefois négliger les  différences de perception : ainsi  une mère qui reçoit sa fille après une longue absence et s’en réjouit est très déçue par le comportement de son petit-fils qui ne cesse de répéter « merde Mamy… » sans que cela choque en rien la fille. Dans ce cas, si la mère ne fait pas part de son malaise à la fille, les retrouvailles seront gâchées. Si au contraire elle trouve le ton juste pour le dire, ce moment sera sauvé par l’explication que donnera la fille (« c’est une mode de cour de récré, ce n’est pas très joli mais en ce moment il n’y a rien à faire, il ne s’exprime que comme cela, ne le prends pas mal s’il te plait.. »). Le livre rappelle que l’amour consiste aussi à trouver des « solutions pratiques » (par exemple aller fumer sur le balcon quand on est chez sa mère pour ne pas l’incommoder…) et à repérer des « zones de confort » (des situations que l’on aime partager, dans lesquelles on se sent mutuellement bien). Enfin, il faut bien entendu « choisir l’amour », c’est-à-dire faire un acte de volonté pour que la relation fonctionne bien, faire un choix de raison autant que de cœur.

 

Voici un livre simple et beau que l’on pourra offrir pour la fête des mères, à condition de le faire dans un esprit … d’apaisement !

Patricia Delahaie

La relation mère-fille. Les 3 clés de l’apaisement.

Editions Leduc.S,  2017, 192 pages, 17€

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