J’ai récemment mis entre les mains de Romy, 11ans, deux lectures sur le thème de l’imaginaire. Elle devait pour l’école lire un certain nombre de romans d’aventure et regarder deux films dont était Seul au monde. Quelle idée se fait une jeune collégienne de l’imaginaire ?
Saviez-vous que l’imaginaire se cache partout ? J’ai pu prendre conscience que c’est une bonne option lorsque par exemple, on se sent seul. Objectivement ou pas d’ailleurs, puisque l’important est en fait ce qu’on ressent plus que ce qui est vraiment. J’ai découvert à travers ces différents support l’importance de ces amis imaginaires pour nous enfants dans le schéma de notre construction. Comment grandir avec ces sortes de catalyseur de sentiments.
Dans le film Seul au monde, le héros se retrouvant seul sur une île à la manière d’un Robinson Crusoé, laisse sont imagination lui inventer un ami. C’est un ballon, il lui donne un prénom, l’emmène avec lui, partout. Cet ami qui ne le quitte pas d’une semelle finira par le sauver de sa solitude.
Le récit « Confessions d’un ami imaginaire » est sur un autre registre mais traite de la notion même de ce qui est ou pas imaginaire au sens invisible du mot. Ce jeune garçon Jacques Papier se sent invisible, inexistant , par un effet miroir de son entourage. Alors il s’invente son monde à lui, qu’il maîtrise. Enfin c’est ce qu’il pense, jusqu’au jour où il se demande s’il n’est pas lui-même irréel.
Nathan publie cette autobiographie tendre et drôle d’un petit garçon aux USA… qui ne sait pas qu’il est imaginaire.
Tout le monde l’ignore, à l’école, à la maison, dans la cour de récréation, il passe toujours à l’As ! Mais pourquoi ?
Seule sa sœur Fleur, et aussi sa meilleure amie se préoccupe de lui.
Mais un beau jour, Jacques Papier est à nouveau perturbé par ce qu’il apprend que sa sœur Fleur aurait un ami imaginaire, et qu’il n’en savait rien.
Légèrement vexé, il s’invente à son tour un ami imaginaire.
Confessions d’un ami imaginaire, Editions Nathan, 192 pages, 13€95, Version numérique : 9€99, dès 10 ans
La bande dessinée « Les amies de papier » traite de l’imaginaire sur un autre registre. Celui de l’amitié à distance qui nécessite aussi de faire travailler son imagination. Une histoire sensible et optimiste à partir d’une idée pouvant sembler un peu décalée en 2017. En effet, au temps des sms, du smartphone et des mails, deux préados s’écrivent sur du vrai papier !
A l’occasion de son 11 ème anniversaire, Meï se voit offrir du papier à lettres. Charlotte, 11 ans elle aussi, reçoit le même pour sa fête. C’est cette coïncidence qui provoque la rencontre des deux jeunes filles qui passeront, ensemble, une très chouette journée. Une seule journée avant que les vacances ne prennent fin.
De cette brève rencontre, et pour la poursuivre, les jeunes filles vont faire appel à leur imaginaire puisque c’est l’écriture qu’elles vont choisir. Le papier à lettres sera le vecteur de leur solide correspondance. ? Car si le papier est fragile, ce n’est pas le cas de ce que l’on écrit dessus…
Charlotte fonce, elle a un cœur gros comme ça et, pour elle, les garçons font partie d’un futur très, très lointain ! Plus réservée, Meï va lui apporter un peu de calme et de nuances et va trouver en Charlotte l’énergie et l’optimisme dont elle a besoin. Pour développer une relation épistolaire, il faut aussi faire appel à son imaginaire.
Rencontre avec nos deux héroïnes :
Dans quelques jours vous allez vous retrouver pour les vacances, avez-vous le trac ?
C. – Oh oui ! Avec ce défi qu’on s’est lancé, on ne s’est pas parlé ni vu depuis un an !
M. – Ça fait tout drôle de penser qu’on va se revoir en vrai… J’ai hâte !
Vous avez, toutes les deux, vécu pas mal de choses au cours de cette année…
C. – Moi, je me suis retrouvée dans un village du Cantal, où je ne connaissais personne, avec mes parents qui travaillent tout le temps. Mon chien Ténor était mon seul ami. Et puis j’ai rencontré des gens, maintenant je suis super contente de vivre là-bas.
M. – Nous aussi on a déménagé. La rentrée au nouveau collège n’a pas été facile et mes parents se disputaient tout le temps. Heureusement, il y a eu la fête des voisins…
C. – Du coup, on s’est écrit presque tous les jours !
M. – Écrire à Charlotte et lire sa lettre : les deux meilleurs moments de la journée !
C. – Et si on continuait à s’écrire après les vacances ?
Cet échange au début anodin de 2 adolescentes qui se sentent seules, va devenir très vite une histoire sincère et profonde.
Les auteurs mettent en avant le pouvoir de l’écriture et avec succès !BD 80 pages, 14€90 aux éditions Bamboo.
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