101e département français, l’île de Mayotte est un jardin de jeux pour petits et grands. Côté lagon ou côté terre, chaque membre de la famille y trouve de quoi satisfaire ses besoins d’évasion. JVC vous entraîne tout d’abord dans le paradis de l’écolodge du Jardin Maoré, au sud de l’île.
L’endroit idéal pour poser ses tongs.
Un œil rouge pointe à travers les branches et les feuilles du palmier qui jouxte mon bungalow. Un œil inquisiteur. Puis deux yeux rouge-orangé me fixent. Un brouhaha se fait entendre, une cavalcade plutôt. Des petits pieds dégringolent le long des troncs d’arbres et sautent directement sur la balustrade de la terrasse de mon bungalow en bois. Avec souplesse, les lémuriens endémiques de Mayotte (Eulemur fulvus mayottensis), qu’on appelle plus familièrement makis, squattent ma terrasse, quémandant du regard un fruit, un trognon de pomme ou un morceau de banane ou de papaye.
Mais les consignes de Jean-Grégoire Stefanica, le directeur de l’écolodge Jardin Maoré où je réside sont strictes : ne pas nourrir les makis, pour éviter qu’ils ne deviennent encore plus familiers et qu’ils oublient au fil des ans comment se nourrir à l’état sauvage.
Différents de ceux de Madagascar, même s’ils sont cousins, ces lémuriens mahorais ont évolué au fil du temps différemment de ceux de l’île rouge. Par contre, ils sont identiques à ceux des trois autres îles des Comores : Grande Comore, Anjouan et Mohéli.
Gigantesques Baobabs
Les lémuriens ne sont pas les seules stars de cet écolodge, situé au sud de Mayotte, à l’abri d’une magnifique baie et de la splendide plage de sable doré de N’Gouja. Les baobabs (Adansonia sp.) font aussi sensation. Majestueux, sans doute plusieurs fois centenaires, ils bordent la plage, comme s’ils la gardaient.
Une légende raconte que c’est un Dieu, fâché qui a retourné un jour des arbres, les plantant à l’envers. Les racines sont devenues des branches. Ceci expliquerait leur allure étrange.
Des scientifiques sont venus récemment effectuer des mesures et des prélèvements, pour tenter de définir l’âge de ces mastodontes, dont le pied mesure plusieurs mètres de circonférence.
Les baobabs sont nombreux sur l’île, notamment dans sa partie sud. Quand vous prenez la route pour faire le tour de l’île, il y a même une plage qui se nomme la plage des Trois Baobabs. Amusant, quand on en compte beaucoup plus.
Mayotte possède deux espèces de baobabs : celui africain, aux fleurs blanches pendantes et le malgache aux fleurs rouges érigées. Sur cette terre devenue française, vous avez le pied sur le continent africain tout en étant aussi à Madagascar.
Sachez enfin que les fleurs du baobab sont fécondées par les roussettes, chauves-souris qui les aspergent de pollen avec leurs ailes. N’hésitez pas à goûter le jus de fruit du baobab, servi à l’hôtel lorsque c’est la saison.
Ne manquez pas dans votre tour de l’île « Musical Beach », la plage où l’on trouve le plus ventru des baobabs de Mayotte. Il faudrait plusieurs dizaines de personnes se tenant par la main pour parvenir à faire le tour de son tronc.
Tortues Stars à Mayotte
Autres stars des lieux, les tortues vertes (Chelonia mydas) qui résident sur l’herbier de la plage de l’hôtel. Ces tortues marines sont herbivores. Elles passent leur temps à brouter littéralement l’herbe à tortue qui recouvre le sable.
Même si la plage est publique et que, a priori, tout le monde peut faire n’importe quoi, l’hôtel a mis en place, avec succès, une charte de comportement que les clients respectent. Car sans ces efforts comportementaux responsables, il est certain qu’il y a bien longtemps que les tortues auraient migré ailleurs.
7 heures du matin. Les tortues vertes sont à portée de palmes. Un masque, un tuba, l’eau est chaude (27°C en moyenne)… Faciles à trouver, pas sauvages du tout, les tortues nous laissent admirer leurs carapaces rebondies, aux écailles bien dessinées et brillantes. Un site exceptionnel, où il nous sera permis d’en apercevoir une douzaine en moins d’une heure, de toutes tailles, de la plus grosse (110 cm) à la plus petite. On les approche calmement, sans faire de bruit avec les palmes.
Seule consigne : NE JAMAIS LES TOUCHER. Leur carapace est recouverte d’un mucus. Leur enlever cette protection naturelle les exposerait aux parasites et aux maladies. Vous aimeriez vous, qu’on vous arrache la peau ???
200 tortues ont été recensées sur cet herbier par les agents de la Direction de l’Environnement et du Développement Durable. Les scientifiques qui étudient ces animaux pensent que la phase alimentaire vécue sur cette plage est importante, avant que les tortues n’entament leurs longues migrations. Ils ont remarqué également que les plus vieilles tortues s’y sédentarisaient à l’année et ne bougeaient plus de leur refuge.
Toutes les tortues marines sont strictement protégées au niveau international (Convention de Washington).
Bien entendu, cette zone est une réserve (arrêté préfectoral). Le bien-être des animaux passe avant tout : un espace de quiétude pour les tortues, où la navigation est interdite, a été délimité. La chasse et la pêche sont aussi formellement interdites.
En plus d’être un lieu d’alimentation, la plage du Jardin Maoré est aussi un lieu de ponte. Des tortues venant de Madagascar et d’Afrique y débarquent la nuit, pour venir pondre. Un gardien veille à ce que ces femelles soient laissées en paix.
Si vous l’avez demandé, l’éco-volontaire chargé des tortues viendra vous réveiller pour venir les observer, en respectant des règles strictes de comportement (pas de lumière, pas de photos au flash, pas de bruit…).
Avec un peu de chance, vous pourrez également assister à une « émergence » (sortie des tortillons de leurs œufs). Les tortues vertes du Jardin Maoré partent elles pondre à Madagascar et en Afrique.
Enfin,les tortues ne pondent jamais là où elles vivent et s’alimentent. Celles que vous voyez dans l’eau ne sont donc pas celles qui pondent sur la plage.
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