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C'est Tout Moi

L'école de la vie 1/4

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L’ école de la vie est un livre de Jean-Michel Blanquer

JVC vous propose la lecture de l’ouvrage stimulant de Jean-Michel Blanquer1, L’ école de la vie, paru en septembre 2014 chez Odile Jacob. Pour chacun d’entre nous, le monde de l’Éducation nationale est opaque et un peu inquiétant : nous savons que les résultats de la France y sont mauvais, que les inégalités scolaires y atteignent des records par rapport à celles des autres pays développés, mais nous n’avons pas d’idée claire sur ce qui explique ces insuffisances et peu d’espoir que ça change.

Dans ce livre, Jean-Michel Blanquer trace la voie d’une « école de la vie », capable de transmettre aux enfants les savoirs fondamentaux pour leur permettre de vivre librement. Il a d’abord à cœur le développement de l’enfant et appelle de ses vœux des pédagogies adaptées aux capacités cognitives des élèves. Refusant les dogmatismes, Jean-Michel Blanquer aborde ici toutes les questions sensibles de l’ école pour souligner ce qui a fonctionné ici ou ailleurs : apprentissage de la lecture, évaluation de l’élève, éducation prioritaire, relations de l’école avec les familles, etc.
Innover, expérimenter et évaluer : tels sont les maîtres mots de sa démarche qui fait l’inventaire de ses échecs comme de ses succès, de la lutte contre l’absentéisme aux internats d’excellence.
Jean-Michel Blanquer a dirigé l’imposante direction générale de l’enseignement scolaire, l’administration qui dirige la pédagogie de l’ensemble du ministère et a été recteur en Guyane, puis dans l’académie de Créteil, qui n’est pas réputée pour être facile. Il propose dans ce livre des explications simples et limpides de ce qui fonctionne bien et de ce qui va mal dans notre école et fournit des pistes de changement parfois radicales, parfois plus sages, mais toujours pensées dans un esprit bienveillant et attentif à ce qui nous tient le plus à cœur : la réussite et l’épanouissement de nos enfants.

S’inspirant de Rabelais et Montaigne, Jean-Michel Blanquer rappelle que « toute éducation est une éducation à la liberté ». L’école doit selon lui prôner « une vision complète de l’enfant » et le former aux valeurs humanistes, lui donner l’exemple de l’empathie, du respect d’autrui et la culture du dialogue. Contrairement à d’autres analyses qui visent en premier lieu les structures institutionnelles (par exemple celles de l’OCDE, l’organisme qui classe les systèmes éducatifs de tous les pays développés), Jean-Michel Blanquer s’intéresse d’abord à « ce qui se passe dans la classe ».

JVC vous détaille ces constats et ces mesures en deux temps : la maternelle et le primaire d’abord, le collège et le lycée ensuite.

Selon Blanquer, la maternelle est « école du langage ». Elle a pour objet d’ « enseigner la compréhension » des autres et de soi.

Jean-Michel Blanquer propose trois principes pour renforcer son efficacité :

  • « l’existence d’un projet éducatif incluant largement les familles, dans une perspective de « coéducation ». En effet, « l’enfant ressent très vivement si sa famille est en osmose avec l’ école (…) il va de soi que l’attitude des parents détermine beaucoup de choses pour l’avenir scolaire de l’enfant ».

  • « un projet pédagogique propre » : pour la première fois en 2008 a été énoncé un « programme » de la maternelle. L’auteur y est très attaché et définit un socle de compétences minimales2 à acquérir à ce niveau3.

  • la création de certifications spécifiques pour enseigner en maternelle. L’auteur affirme « qu‘il y a des méthodes qui font leurs preuves et d’autres (non) ». Il insiste sur la nécessité de consolider la « conscience phonologique » des enfants. En particulier, il suggère de faire la part belle à la pédagogie Montessori, fondée sur l’expérience sensorielle (l’enfant touche les lettres pour se les approprier) et le jeu.

Jean-Michel Blanquer souligne en outre que :

  • l’ouverture de la maternelle à deux ans est une bonne chose mais ne mérite pas d’être systématisée puisque « il peut y avoir des structures municipales, par exemple des crèches, plus adaptées qu’une école maternelle pour les enfants de deux ans ».

  • le repérage des difficultés scolaires dès la maternelle4, envisagé en 2011 et qui a fait l’objet d’une absurde polémique (« outil de relégation »), est absolument nécessaire parce que «les difficultés en lecture, écriture et calcul rencontrées par 15 à 20% des élèves qui sortent du CM2 auraient pu être prévues dès la maternelle ».

Il rappelle qu’à partir de 2000 l’ école maternelle a connu de notables évolutions (programme, accompagnements pédagogiques, formation continue et aide personnalisée pour les élèves en difficulté) qui ont produit des effets extrêmement positifs : en effet, à rebours de la dégradation générale du niveau des élèves français constatée par les enquêtes nationales et internationales, les élèves de maternelle ont connu une progression forte de leurs résultats ces dernières années5 : les élèves situés au plus bas niveau sont moins nombreux (10% en 1997, 3% en 2011) et les élèves défavorisés progressent davantage que les autres dans l’acquisition de certaines compétences. L’auteur y voit « un rebond du système éducatif français », qu’il estime cependant fragile.

Enfin, Jean-Michel Blanquer regrette que la loi Peillon dite de « Refondation de l’école » ait mis fin au « cycle 2 » (grande section, CP, CE1), éloignant de ce fait écoles maternelle et élémentaire.

l’école élémentaire, il existe aussi des méthodes d’apprentissage efficaces et éprouvées6, en particulier la méthode syllabique d’apprentissage de la lecture. L’auteur rappelle que depuis des années les progrès des neurosciences au plan mondial permettaient de distinguer les bonnes méthodes d’acquisition de la lecture et de l’écriture alors que la France, empêtrée notamment dans la polémique sur la « méthode globale », se drapait dans un « voile d’ignorance ». Il en appelle en ce domaine à l’expérimentation et à la connaissance fine des travaux de recherche internationaux (plutôt qu’à l’expertise de l’Inspection Générale !). Ces méthodes doivent être connues et enseignées dans les écoles de formation des professeurs.

Il est également utile de rapprocher le système scolaire français de ceux de ses voisins européens. C’est l’un des fondements du raisonnement en termes de compétence acquise et de la définition d’un « socle commun » que chaque enfant doit avoir acquis à l’issue de la scolarité obligatoire. La construction du « socle commun de connaissances et de compétences » en 2005 a constitué un progrès essentiel. Toutefois, le socle souffre de deux défauts essentiels : il est trop foisonnant (cinq piliers auxquels ont été ajoutés deux piliers « éducatifs »7) et a été conçu en parallèle de la réflexion sur les programmes, qui ne l’intègrent que partiellement. Le socle rénové devrait être organisé en trois domaines (maîtrise du français, maîtrise des mathématiques et des sciences, humanités) et son acquisition être évaluée « par paliers »8.

Sur l’évaluation, l’auteur rappelle qu’il est stérile d’opposer les évaluations-bilan comme celles qui vérifient l’acquisition du socle et les « évaluations-diagnostic » (la notation quotidienne). Le socle doit être acquis par tous à l’issue de la scolarité obligatoire et son évaluation indique où en est l’élève dans cet apprentissage de base. Elle a de multiples vertus, notamment parce qu’elle est collective et permet donc des comparaisons entre écoles et classes9. L’auteur déplore qu’en 2012, les évaluations nationales de l’acquisition du socle mises en place en fin de CE1 et de CM2 aient été abandonnées, rendant impossible pour le ministère de l’Education Nationale de réaliser un « véritable pilotage pédagogique du système ».

Les autres évaluations tendent à vérifier les performances de l’élève à partir d’un programme qui va bien au-delà du socle. Elles permettent aux élèves de se situer les uns par rapport aux autres et aux enseignants d’évaluer les atouts et faiblesses de chacun et de l’aider à progresser10.

Enfin, l’ancien recteur incite à poursuivre l’effort qui a conduit à la rédaction de programmes clairs et concis en 2008 et a constitué un effort important pour fixer aux enseignants des objectifs crédibles. L’installation en 2013 du Conseil Supérieur des Programmes, marqué par la démission de son Président, le recteur Boissinot, a souligné la difficulté de l’exercice.

Il est temps que nos enfants apprennent avec les bonnes méthodes et les bons enseignants et qu’ils soient évalués afin qu’on repère leurs difficultés. Un livre nous donne envie d’y croire !

1 Jean-Michel Blanquer, professeur de droit, a été recteur de l’Académie de Guyane puis de celle de Créteil avant de devenir directeur de l’enseignement scolaire. Il occupe aujourd’hui le poste de directeur général du Groupe Essec.

2 Sur le modèle du socle commun de connaissances et de compétences élaboré en 2005 et validé à la fin du collège : maîtrise de langue, sens des nombres de l’espace, motricité fine et capacités graphiques, attention et mémoire, organiser ses tâches.

3 Il propose en outre de développer des projets spécifiques à chaque école ou académie comme la lutte contre l’illettrisme, expérimentée dans l’académie de Créteil avec lecture d’un texte à voix haute par jour de la part de l’enseignant.

4 Plusieurs expérimentations sur la « conscience phonologique précoce » des enfants ou leur pré-conscience grammaticale ont été menées tant par le médecin Michel Zorman que par l’association agir pour l’école, avec un succès certain.

5 Note d’information de la DEPP, 13-19 septembre 2013.

6 Ainsi, il existe une corrélation très nette entre le manuel qu’un élève a utilisé et ses compétences de lecteur

7 Compétences sociales et civiques ; autonomie et esprit d’initiative.

8 L’élève est évalué sur l’acquisition du niveau 1 en mathématiques, s’il le franchit, il passe au niveau 2, sinon il est aidé à acquérir le niveau 1..

9 L’évaluation-bilan est « gratuite » pour l’élève (ce n’est pas une bonne ou une mauvaise note) et elle est passée généralement dans cet état d’esprit (par différence avec le « contrôle »)

10 A l’école élémentaire, l’évaluation quotidienne est très rarement chiffrée, notamment dans les petites classes. Voir note CG « La notation des élèves ».

L’école de la vie, Jean-Michel Blanquer

Papier : 22€90 / eBook : 17€99

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