Lille, bien sûr, tout le monde connaît, Dunkerque? aussi, les mines de charbon? pas de problème !! Les corons? oui, Pierre Bachelet les a chantés avec un tel amour, et puis cette septentrionale région a été mise à l’honneur avec le très populaire film « les Chtis ». Mais le Nord-Pas-de-Calais réserve bien d’autres pépites à découvrir le temps d’un week-end, ou plus, selon votre emploi du temps et vos affinités.
A Lens, à l’emplacement d’une fosse minière, l’annexe du Louvre
Le prestigieux musée parisien a ouvert son antenne depuis 4 décembre 2012, à l’emplacement un d’ancien site minier, la fosse 9-9 bis. D’une architecture transparente, aux façades de verre et d’aluminium, ses bâtiments offrent un voyage inédit dans les collections du Louvre à travers la Galerie du Temps et les deux grandes expositions temporaires qui sont proposées chaque année. En remontant la Galerie du Temps, on peut admirer en toute liberté 4500 ans de chefs d’œuvre : les trésors du Louvre-Lens. L’exposition temporaire à voir jusqu’au 9 mars 2015 : « Des animaux et des pharaons ».
Une locomotive en guise de gare
Autre curiosité de cette ville: sa gare à l’étonnante architecture, un des édifices les plus emblématiques de l’art déco avec ses mosaïques représentant le bassin minier, sa curieuse forme de locomotive à vapeur ( reculez de quelques mètres pour la voir dans son ensemble). L’architecte de cet étrange bâtiment? Un élève de Le Corbusier : Urbain Cassan qui construisit aussi les gares de Brest et de Saint Quentin, et la controversée Tour Montparnasse dans le 14ème arrondissement. D’ailleurs, à l’époque, la gare de Lens fut elle aussi très critiquée, personne ne l’aimait, ni le ministère des transports, ni la municipalité, ni les Lensois. aujourd’hui, on regrette que certains éléments décoratifs soient cachés par de plus modernes installations.
La gare n’est que l’un des multiples témoignages de l’Art Déco de cette ville, quasi entièrement reconstruite après la guerre de 1914-1918. Un véritable livre d’images. Révélé au grand public lors de l’Exposition Coloniale des Arts décoratifs et industriels modernes ( Paris- 1925), il se caractérise par des formes géométriques,symétriques, souvent ornées de sculptures ou motifs doux et fleuris. C’est l’art des angles, des pans coupés, des oriels, des motifs de corbeilles de fruits et de bouquets de fleurs, des guirlandes de feuillages, des mosaïques constituées d’argiles spéciales et de quartz, recouvertes d’émaux qui se substituent aux traditionnelles tesselles.
A Lens, les façades de la grande place Jean Jaurès offrent un éventail assez complet de cet art, teinté de régionalisme avec les pignons à redents (ou pas de moineaux),et à volutes.
A deux pas du centre ville, à proximité de l’ancienne fosse N°1, au milieu d’un magnifique parc à la française, les Grands Bureaux des Mines de Lens, devenus depuis le début des années 90 la faculté des sciences Jean Perrin, impressionnent toujours par leurs dimensions hors normes autant que leur aménagement intérieur, qui lui aussi met l’art déco à l’honneur.
A noter : Lens est à une heure de train ( TGV) de Paris-Gare du Nord.
Deux heures de Paris par autoroute.
Navette gratuite pour aller de la gare au musée du Louvre-Lens( tous les jours sauf le mardi)
A suivre, la descente de JVC dans la mine de Lewarde.
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