Vous connaissiez « Movember », le mouvement consistant à se laisser pousser la moustache durant le mois de novembre. Voici désormais « Decembeard », ou celui d’ornementer sa barbe avec des décorations de Noël durant le mois de décembre.
Mais une bonne cause justifie cette apparence aussi folklorique qui consiste à porter des boules de Noël pour barbe. L’initiative revient à l’agence londonienne Grey London, qui commercialise ces accessoires excentriques. Les profits seront reversés à l’association caritative australienne Beard Season, qui invite les hommes à soutenir la lutte contre le mélanome en portant la barbe au mois de décembre.
Mais JVC porte un autre message que celui de la barbe de Noël. Les cadeaux, les convenances, les réveillons interminables, on peut détester et là : Noël c’est la barbe.
Par conviction, parce qu’ils sont seuls ou parce que cela ravive des souvenirs douloureux, chacun d’eux a ses raisons pour dire « J’aime pas Noël ! ». Les tensions familiales, la fête sur commande, les distances à parcourir pour se réunir. Ils sont nombreux ceux que l’obligation de festoyer à date fixe rebute, ou que la débauche de consommation écœure. Sans compter ceux qui disent ne pas aimer les fêtes parce qu’ils n’ont pas d’autre choix que de ne pas les fêter.
A l’âge adulte, la dimension magique de l’enfance a disparu, Noël est plutôt un temps de nostalgie où l’on prend conscience de l’aspect commercial, programmé de la fête. On nous impose d’éprouver du bonheur pour les fêtes. Celui qui n’est pas heureux mesure alors beaucoup plus l’écart entre ce qu’il devrait être idéalement et ce qu’il est en réalité et souffre donc davantage. Mais le vieil homme à la hotte bien garnie apportera aussi avec lui son lot de critiques, parfois virulentes, sur une fête dévoyée de son sens originel par une société consumériste.
La journée du 23 décembre 1951 raconte l’immolation d’un mannequin à l’effigie du Père Noël sur le parvis de la cathédrale de Dijon, devant des centaines d’enfants. Décidée par les autorités ecclésiastiques pour protester contre la « paganisation » de Noël, cette exécution symbolique inspira à l’anthropologue Claude Lévi-Strauss un texte : « Le Père Noël supplicié » sur le sens de cette fête, ses origines antiques et païennes et les efforts « que nous consentons pour maintenir son prestige intact auprès des enfants ».
D’après une enquête de 2012, environ un tiers des Français aimerait partir en vacances à Noël « pour éviter les traditions, les repas sans fin en famille ou les kilos ». Et 12% des Français considèrent cette fête comme « une corvée », selon un sondage CSA réalisé en novembre.
Allez JVC vous rassure, pour 81% des personnes interrogées par ce sondage, il évoque un rendez-vous familial, signe que Noël a la vie dure, et on aime çà.