Ben et Maïna vivent avec leur père tout en haut d’un phare sur une petite île. Leur mère a mystérieusement disparu dans la mer le jour de la naissance de Maïna, qui, à 6 ans, ne parle toujours pas. Pour les protéger des dangers de la mer, leur grand-mère les emmène vivre à la ville. Ben découvre alors que sa petite sœur est une « selkie », une fée de la mer, mi fille, mi-phoque, dont le chant peut délivrer les êtres magiques du sort que leur a jeté l’épouvantable « sorcière aux hiboux ». Au cours d’un fantastique voyage, Ben et Maïna vont devoir affronter peurs et dangers, et combattre la sorcière pour aider les êtres magiques à retrouver leur pouvoir.
Cette histoire du chant de la mer est inspirée de contes et mythologies celtes et notamment d’Irlande, le pays d’origine de son réalisateur, Tomm Moore, qui a travaillé pour ce film avec un directeur artistique français, Adrien Mérigeau. On y perçoit l’influence des légendes celtiques des « Selkies », de « Mananann Mac Lir », le dieu de la mer et des récits des Chanaki irlandais.
Le chant de la mer marie subtilement le merveilleux et le réel, la nostalgie et l’espoir. C’est un film empreint d’une grande douceur, que révèlent à la fois le graphisme tout à fait spectaculaire, la lumière et la musique.
Le graphisme est issu de l’aquarelle. Très stylisé, il joue sur les volumes et des dégradés de couleurs grises et bleues particulièrement réussis. Tomm Moore s’est inspiré pour son second long-métrage (le premier, Brendan et le secret de Kells » est sorti en 2009 et a été nominé aux Oscars en 2010 pour le Meilleur Film d’animation.) de sources picturales et cinématographiques variées : « Une de mes grandes influences a été Le Petit prince et le dragon à huit têtes, un film produit par la Tōei Animation et réalisé en 1963 par Yugo Serikawa. Le travail du peintre paysagiste irlandais Paul Henry (1877-1958) est l’une des références picturales pour sa lumière, mais des artistes plus contemporains comme Klee, Kandinsky ou Basquiat sont également des sources d’inspiration. »
Le film multiplie les décors mi-réels (la ville) mi-fantastiques, notamment inspirés du site archéologique de Newgrange (immenses blocs de pierre datant du Néolithique où l’on peut observer des tracés rupestres, lignes parallèles ou radiales, que l’on retrouve très fréquemment dans le film). Le monde dans lequel évoluent les deux enfants est à la fois chatoyant et un peu inquiétant, habité par des êtres magiques farfelus mais plutôt gentils.
La musique contribue elle aussi largement à l’atmosphère particulière du long-métrage : composée par Bruno Coulais, qui avait travaillé sur Brendan et le secret de Kells, elle marie avec talent le violoncelle, la musique irlandaise du groupe Kíla et la voix de la chanteuse Nolwenn Leroy, qui interprète le personnage de la maman de Ben et Maïna et chante à plusieurs reprises dans le film (notamment les deux chansons de la fin).
Ce beau film est un vrai cadeau à faire à des enfants de 6 à 9 ans.
Le chant de la mer. Un film de Tomm MOORE. Animation. 2014. VF. 1H33
Avec les chansons et la participation exceptionnelle de Nolwenn Leroy
SORTIE NATIONALE LE 10 DÉCEMBRE 2014