Deux belles histoires de libraires connectés cette semaine nous chouchoutent l’esprit sans le tendre.
A Lorient, le responsable de la librairie l’Imaginaire, qui n’avait pas en stock le livre de l’ex-première dame, a mis un écriteau derrière sa caisse : « Nous n’avons pas le livre de Trierweiler ». Face à la réaction positive de sa clientèle, il a mis sur Instagram, son inspiration. La réaction n’a pas tardé : 20 000 personnes ont partagé l’information qui s’est répandue sur les autres réseaux Facebook, Twitter, etc…. Cela a fait son chemin auprès d’autres libraires qui, à leur tour, ont fait diligence d’imagination, en confectionnant leur propre slogan littéraire : « Désolé, nous n’avons plus le livre de Valérie Trierweiler, mais il nous reste des ouvrages de Balzac, Dumas, Maupassant ». Etre libraire demeure un métier de passion et de conseil, expliquaient certains d’entre eux, chacun restant libre en France d’acheter ou de vendre un livre ou non.
Ce mouvement spontané, sans durée, surnommé « Non merci pour ce moment », a amusé une partie de la clientèle, mais a surtout provoqué des réactions disproportionnées d’internautes, dénonçant l’élitisme, voire l’hypocrisie de libraires qui répugneraient à vendre ce livre, mais qui vendent sans vergogne des romans de gare à gros tirage. Devant la tournure prise par les événements, le libraire lorientais a tenu à remettre « l’église au milieu du village » en précisant à Ouest-France que c’était « pour gagner du temps » qu’il avait mis en place cette affichette et nullement par un effet de « snobisme intellectuel » ou d’acte politique à la mode de résistance à tout. JVC le remercie.
A quelques livres de là, à Lannion, mardi dernier un courrier est arrivé à la librairie Gwalarn. Une feuille pliée, en deux ornée d’un dessin coloré et d’un texte, a fait le bonheur de cette boutique.
JVC vous laisse la lire.
La lettre, depuis mise en ligne, était accompagnée d’un chèque de 5,60 € correspondant au prix d’un livre de poche. Le mot a parcouru un petit millier de kilomètres depuis Strasbourg jusqu’à la librairie de Lannion. « Cette famille devait être là en vacances, raconte Le libraire. Mais vu les références qu’ils prennent la peine de noter dans le courrier, ce sont des habitués de librairies. »
Encore un larcin élucidé en France. Si la petite Mathilde risque de se souvenir longtemps de son geste; le geste éducatif et l’honnêteté des parents ont en tout cas attendri sur le net les amoureux des livres.
Pour le renseigner sur les goûts de cette jeune lectrice, Mathilde semble aimer les histoires fantastiques. Le livre sur lequel elle a jeté son dévolu dans la librairie de Lannion s’intitule « L’os prodigieux ». Il raconte la rencontre de la jeune Perle, en communion avec la nature, avec un os qui parle toutes les langues, imite tous les sons et possède des pouvoirs magiques qui se révéleront infiniment précieux.
L’ ouverture systématique, sur les réseaux sociaux, d’actions individuelles doit nous faire réfléchir, mais JVC constate que si vous voulez être connu sans connaître, vivez dans un village et si vous voulez connaître sans être connu, vivez à la ville.