Du 6 septembre au 24 novembre, pour la « Paris Design Week » et pendant tout l’automne, le designer Alexis Tricoire va investir les trois serres du Jardin des Plantes avec une exposition Hybridations fort surprenante.
Ces grandes serres vont devenir le théâtre d’une intervention artistique avec une vingtaine de «scènes» dans l’esprit du Land Art. Serre des forêts tropicales humides, serre des déserts et milieux arides, serre de Nouvelle-Calédonie, et serre de l’Histoire des plantes vont accueillir des éléments installés en «populations». Ainsi, pièces et matériaux issus du recyclage de l’industrie et de l’artisanat de la Brosserie française, vont révéler la beauté de paysages hybrides, apportant une nouvelle lecture de la relation entre l’objet et la plante, entre le naturel et le synthétique.
Révéler la puissance du végétal
Ces grandes serres, dans un petit périmètre vont faire voyager le visiteur dans une rêverie poétique associée à une quête de connaissance botanique. L’environnement est si puissant et si majestueux que la démarche habituelle du designer Alexis Tricoire s’en trouvera ici inversée : il ne s’agit plus de la création et de la mise en scène de contenants de plantes dans un cadre urbain, mais de sublimer la beauté de cette nature recomposée en y insérant une dimension culturelle et industrielle. Un éclairage scénographique permettra de révéler le merveilleux, l’onirique de ces paysages hybrides.
Esprit Land Art : du naturel à l’artificiel
Selon Christo, l’artiste qui revisite le Land Art avec des composants modernes ou l’apport d’un élément peut révéler la structure, l’usage, la beauté ou la dimension symbolique d’un lieu naturel. Dans ce contexte, le produit industriel, ici des matériaux issus de l’industrie et l’artisanat de la Brosserie perd son identité d’outil fonctionnel pour rejoindre le statut symbolique de composant artistique. Cet assemblage inattendu invitera alors à avoir un autre regard sur la dualité nature/culture, ou naturel/artificiel, à prendre du recul sur l’évolution des produits de notre civilisation au regard d’une nature immuable ; mais il permettra aussi de réaliser combien notre développement industriel s’est fait à l’image de la nature dans sa capacité à produire de grandes variétés d’espèces différentes en populations de moyennes quantités.
Une approche éco-responsable
Intégrer des éléments synthétiques industriels au milieu de la nature peut apparaître contre-nature. Pourtant, une serre accueille un assemblage de végétaux entretenus, et non une vraie forêt. En fait, l’écosystème n’y est pas réel. La lecture symbolique de cette intervention artistique peut être l’occasion de réveiller notre conscience écologique, inviter à réfléchir à la protection des grandes forêts primaires, au recyclage, aux solutions futures pour un monde sans produits dérivés des hydrocarbures. Cette exposition s’engage à respecter les principes d’éco-responsabilité et d’éviter le gaspillage de matière. Aussi, les brosses utilisées seront issues des stocks des industriels. Produits défectueux, commandes annulées … Il s’agit donc d’un principe d’upcycling, où le rebut devient œuvre d’art.
Mais qui est donc Alexis Tricoire ?
Designer de formation, Alexis Tricoire explore depuis 2006 les limites du possible entre le design et le végétal, le végétal et l’architecture, la plante et l’objet. En tant que “plasticien du végétal”, terme qui lui semble le plus juste pour définir son travail, il est aujourd’hui un acteur majeur d’une discipline en pleine mutation qui se libère vers sa deuxième génération en entrant dans les projets à grande échelle. Le signe d’une nouvelle prise en compte du végétal dans le conscient collectif pour l’espace public. Il met en scène le spectacle de la nature, tant en intérieur qu’à l’extérieur pour des clients prestigieux, parmi lesquels la Fondation EDF, la Macif, le Château de Versailles, la ville de Fontainebleau, l’événement Jardins, Jardin aux Tuileries … pour des expositions éphémères ; des réalisations durables avec Unibail (Centres Commerciaux à Lyon, Prague, Vienne, Aéroville), le Groupe Partouche (Casino la Grande Motte), les cuisines Pérene. Il vient de remporter le le Grand Prix d’Art Contemporain aux Floralies de Nantes et vient d’investir la cour du Ministère de l’Ecologie où il a été invité pendant toute la Semaine du Développement Durable.
PARTENAIRES DE L’EXPOSITION :
MUSEUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE –FEDERATION FRANÇAISE DE LA BROSSERIE – I GUZZINI – Éclairage
INFORMATIONS PRATIQUES :
Muséum national d’histoire naturelle – 57 rue Cuvier – 75005 Paris
Ouvert :
- En été : de10h à18h jusqu’à 18h30 le dimanche.
- En hiver : de 10h à 17h. Fermeture : les mardis.