La vidéo date de quelques jours mais a déjà fait le tour du web. A Paris, un homme prend son élan sur une passerelle près de Barbès (XVIIIème) et s’élance sur le toit d’un métro en marche, se retrouvant allongé sur celui-ci. Quelle est sa motivation ?
Il faut tout réussir. Sa vie professionnelle, sa vie amoureuse, ses engagements philosophiques mais aussi sa fin de vie, sa mort et son deuil. Les contrats obsèques tendent à réduire la mort à des procédures, plutôt que de laisser la vie suivre son cours. On veut réguler la mort comme on régule nos affaires quotidiennes et affectives. La société répugne à la perte, au deuil et au départ.
Le danger, c’est de ne pas faire le deuil, de vivre dans le regret de ne pas avoir su prendre le temps de rendre hommage. Le fait de filmer son saut sur le toit d’un métro en marche est significatif pour laisser une histoire à ceux qui l’aurait enterré. On doit laisser une trace de sa vie en maîtrisant sa mort.
Réussir sa mort, c’est aujourd’hui passer par la normativité des soins palliatifs. Quand ils ne sont plus satisfaisants, c’est accéder à l’euthanasie, pour anéantir la douleur, la souffrance.
JVC constate néanmoins que si le gars s’était gravement blessé, il aurait pu porter plainte contre la RATP au motif qu’il n’aurait pas du pouvoir accéder à cet endroit et vivre maintenant handicapé.