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La vendeuse me tend un pot de crème solaire, avec un bouchon-pompe, volume familial de 500 ml.
Le prix défit toute concurrence : 15 €. Entre temps, elle m’a conseillé un vêtement de protection pour enfants, avec casquette qui recouvre nuque et oreilles. Ensuite, j’ai choisi également des lunettes très spéciales, au design inconnu de moi, qui cachent totalement mes yeux et leurs côtés. Ensuite , je me suis également offert un polo à manches longues, protection 50 et un vêtement de snorkeling, conçu dans une matière aérienne. Il empêchera les coups de soleil dans mon dos lorsque j’admirerai les poissons tropicaux avec mes palmes et mon masque. Je ressors de la boutique sans que ma carte bleue internationale n’ait explosé !
Avec cet attirail, je m’apprête à partir lézarder et nager au soleil, dans les îles Fidji.
Au guichet de la compagnie australienne Qantas, on me tend une pochette contenant mon billet, puis un tube de crème solaire, protection 50. « N’oubliez pas de vous protéger », conseille l’agent de… voyages, à la manière d’un pharmacien. Un peu interloquée, je sors dans la rue, où des panneaux publicitaires grand format me renvoient l’image de grains de beauté abîmés, de peaux rouges, de tâches sombres. « Si vous possédez des marques comme celles-ci, consultez immédiatement un dermatologue. Faites vérifier une fois par an vos grains de beauté », proclament les pancartes. Personne ne semble dégoûté ou choqué par ces visuels forts qui interpellent les esprits.
Utopie ? Futuriste ? Non, réalité. Vécue en 1991, dans les rues d’Adélaïde, dans le sud de l’ Australie. Là bas, appeler une boutique « Cancer shop » ne fait pas reculer la population. Les habitants sont sensibilisés aux ravages du soleil depuis longtemps et les fabricants ont développé des produits en conséquence. Le tout avec des tarifs raisonnables. Pour que l’argent ne soit en aucun cas un frein à un problème de santé publique. Un exemple à suivre…