La renaissance de la peinture botanique

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Les Français, selon une récente enquête menée conjointement pas l’UNEP  (Union Nationale des Entreprises du Paysage) et IPSOS désirent que de plus en plus d’espaces verts agrémentent leur cadre de vie.

Une envie que partagent 7 hommes sur 10, et encore plus de femmes. 27% d’entre elles rêvant  même d’une ville qui accorderait une place quasi exclusive au végétal, et au foisonnement d’une nature luxuriante.

En témoignent le développement des jardins de proximité, favorisant les rencontres de générations et de cultures, l’explosion des murs végétaux et des “écotoits”, intéressants pour la préservation de la qualité de l’air et l’atténuation de la chaleur urbaine.

Dans ce contexte de regain d’intérêt pour la nature et de prise de conscience du danger de la transformer, éclosent un désir de profond respect  pour le végétal, le vœu de s’engager à transmettre un monde viable aux futures générations, l’envie de voir de monde comme s’il était un jardin.

Un nouveau siècle des lumières ?

Au XVIIe siècle, l’étonnant développement des savoirs dans tous les domaines, la conquête de la planète par les puissances européennes  et la découverte de nombreuses espèces nouvelles avaient engendré une classification scientifique de la nature.

Cette dernière était devenue l’objet  d’une intelligibilité à conquérir. Savants et botanistes s’ingénièrent à la décrire, une façon peut être de vouloir maîtriser ses débordements. Un siècle plus tard,  idéalisée , elle devenait objet d’exaltation, source des sens, maîtresse des peines et des joies, livrée aux sentiments plus qu’à la raison.

Aujourd’hui, alors que l’on mesure à quel point l’homme a transformé cette nature nourricière, renaît la problématique des Lumières. Quelle doit être notre place dans la nature? Devons nous en rester maîtres et possesseurs au delà des révolutions industrielles et technologiques?

Tendance organique

Tandis que la cosméto se met au bio, que les intérieurs s’ornent de matières brutes, que les chefs ajoutent des fleurs à (presque) tous leurs plats, et que  fleurissent les ateliers botaniques pour les enfants à l’école, nous réapprenons à regarder, observer, sentir et identifier  les merveilles de la nature.

Toute tendance émanant d’un manque, d’une absence, d’une crainte , nulle surprise alors que cette touche de vert devienne indispensable à notre quotidien angoissé devant les déforestations massives, la sécheresse, la fonte de la banquise,  l’urbanisation et les cultures transgéniques. Le vert détiendrait-il le miraculeux pouvoir de redonner de l’optimisme au monde désabusé ? Une promesse de paradis?

Une palette et des pinceaux

Renaissant après une longue léthargie, la peinture botanique devient le passe-temps de plus en plus d’adeptes avant de devenir leur passion après quelques heures passées à leur table de dessin. 

Premier émerveillement: observer tous les détails de la plante choisie dans le jardin, au marché ou le long d’un chemin de campagne.  Puis la dessiner  au crayon, parfois à l’aide d’une loupe. Vient alors le travail de composition et de mise en page.

Où placer le détail d’une feuille ou d’une tige? Se  limiter à une seule plante? ou tenter un inventaire de plusieurs variétés d’une même famille? Un dialogue entre la plante et le peintre s’établit, tandis qu’il commence à choisir ses couleurs, et se plonge dans le délicat rendu des jeux d’ombres et de lumières tissé par des étamines,  nervures, épines, bulbes ou autres radicelles.

“La peinture botanique est à la fois technique et art, une alliance de rigueur et de beauté qui décrit et rend compte des particularités et de l’anatomie complète d’une plante en faisant appel autant à l’observation qu’à la précision de l’exécution” , explique Béatrice Saalburg, peintre botaniste  qui organise de nombreux stages dans son château de Maison-Maugis, dans l’Orne.

Bien évidemment il ne faut pas tenter d’égaler  le talent de Carl von Linné,  Nicolas Robert  ou  Pierre-Joseph Redouté, mais une fois les bases acquises, personne n’empêche de styliser ou d’abstraire la plante, d’en faire un motif ornemental applicable à la sculpture, au textile, à la porcelaine…

Atelier de dessin et peinture botanique

Château de Maison-Maugis

61110 REMALARD

tel: 02 33 73 81 02

internet: www.peinturebotanique.com

Calendrier de l’atelier

LES SAMEDIS A L’ATELIER

Une fois par mois, l’Atelier est ouvert le samedi de 10h à 16h30. Grâce à un enseignement progressif, les participants apprennent à observer une plante de saison, puis à faire son portrait dans la tradition de la science botanique, ce qui n’exclut pas l’expression de la fantaisie…

21 juin, 26 juillet, 23 août…

MAI

Le florilège du jardin de Brécy (Calvados)

Avec Catherine Watters, artiste botanique

Portrait des fleurs les plus représentatives du magnifique jardin de Brécy qui date du XVIIe siècle. La finalisation du projet donnera lieu à une publication.

Catherine Watters enseigne l’art botanique à Filoli (USA), au Strybing Arboretum et à l’UC Berkeley Botanical Garden.

Dates : du mardi 27 au samedi 31 mai.

JUILLET

« Couleur : le vert »

Par Nadine Grandcollot, restaurateur de peinture

En alternant théorie et exercices pratiques, Nadine vous amènera à affiner votre perception de la couleur pour mieux constituer votre propre palette plastique.

Dates : le jeudi 17 et vendredi 18 juillet

Les graminées et les plantes médicinales

On les voit se balancer au gré du vent aux bords des chemins et des prairies ; en rangs serrés, dans les cultures. Il s’agira se saisir leurs spécificités : elles si graciles, libres, élancées… et souvent monochromes !

Dates : du mercredi 23 au samedi 26 juillet.

AOUT

Fruits, fleurs et légumes du jardin

En pleine maturité estivale, fruits, fleurs et légumes seront observés, ébauchés, composés et peints à l’aquarelle.

Dates : du mercredi 20 au samedi 23 août.

SEPTEMBRE

Tomates et dahlias au jardin de La Bourdaisière (Touraine)

637 variétés de tomates… c’est entre autres ce que propose ce conservatoire créé en 1998 par Louis-Albert de Breuil, qui accueille également 250 espèces de dahlias.

Observation, choix d’un « préféré » et travail dans une des salles du château sont au programme de ce stage.

Dates : du mardi 23 au vendredi 26 septembre. Samedi 27 : visite de jardins alentour.

OCTOBRE

Les champignons

En association avec la Société mycologique de Bellême, le stage débutera par la recherche de champignons dans la forêt de Bellême avec l’aide de spécialistes. Ensuite, retour à l’atelier pour peindre la récolte…

Dates : du jeudi 2 au samedi 4 octobre.

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