Après votre mort, comment souhaitez-vous que l’on gère vos données ?
C’est un fait. Du fait du développement des technologies de l’information et de la communication, de nombreux aspects de la vie quotidienne se déroulent désormais par Internet. On peut payer ses impôts ( ce soir derniers délais pour le deuxième tiers ), accéder à sa banque, contacter un service public et même voter. Dès lors, de nombreux documents et une multitude de données se retrouvent en ligne. Selon une étude menée par l’Union européenne en 2012, près d’un Européen sur deux s’est converti d’une façon ou d’une autre à l’@dministration. Mais en cas de décès d’un internaute, que se passe-t-il ?
Cette question, le sénateur Christian Cointat l’a posée à Christiane Taubira, la garde des Sceaux. Notant que « les documents et données publics et privés nécessaires à la vie des citoyens se présentent, de plus en plus, sous forme électronique et sont conservés sur différents serveurs ou unités de stockage telles que les différents Cloud ». Certains documents se trouvent peut-être sur des services qui ne sont pas connus des proches, de son avocat ou de son notaire, et qui pourraient avoir leur importance dans le cadre d’un héritage. Les trois géants du net de Microsoft, Google et Yahoo, qui proposent chacun un web-mail et une solution de stockage à distance, réclament, selon les cas, un certificat de décès ou une pièce d’identité.
La question de l’élu français n’a pas encore obtenu de réponse de la part du ministère de la justice mais la jurisprudence allemande commande. La police allemande a indiqué jeudi avoir perquisitionné dans une entreprise de pompe-funèbre et 18 locaux à Berlin, soupçonnant un gang d’utiliser les passeports de défunts pour faire venir des immigrants illégaux dans l’UE. La particularité de cette bande est son mode opératoire. Les gens sont introduits en Allemagne avec les passeports de personnes décédées. Les passeports étaient revendus à des immigrés illégaux ayant une certaine ressemblance avec le défunt sur la photo. Le corps trépasse, mais l’identité reste.
JVC a très bien imaginé le dialogue du policier allemand lors d’un contrôle : « Chef, ich habe gerade eine Person kontrolliert, sie war 87 Jahre alt, ich hätte aber nur 35 geschätzt…. » « Chef, j’ai contrôlé un individu tout à l’heure, il avait 87 ans, j’y en aurais pas donné 35 …. »