Du mercredi 26 mars jusqu’au 25 août 2014, se déroule au MuCEM l’exposition Le Monde à l’Envers ayant pour thème les carnavals et mascarades d’Europe et de Méditerranée.
Fort d’une collaboration avec le Musée international du Carnaval et du Masque à Binche (Belgique), le MuCEM nous présente les rites de passages et autres rites, les pratiques carnavalesques à travers le temps et aborde ainsi un thème populaire, un thème qui nous est à tous familier et qui ravive nos souvenirs d’enfance.
Mais le carnaval n’a pas toujours été un événement joyeux et festif tel que nous le connaissons. A travers l’intitulé de cette exposition « Le Monde à l’Envers », les mots font aussi écho au désordre et au chaos et aux transgressions en tout genre liées le carnaval.
Ce que j’en ai pensé
L’exposition MuCEM est très riche, nous sommes souvent surpris par la petitesse de certaines expositions mais celle-ci nous a étonnés par sa longueur ! Nous apprenons beaucoup de choses, tout cela remet vivement en question notre connaissance de ces fêtes. La mise en place de personnages costumés est incroyable, vous découvrirez des costumes que vous n’avez jamais vus auparavant, qui sont parfois chargés d’une histoire moins drôle que ce que l’on pourrait penser. Cette installation nous montre une fois de plus les besoins de l’homme à ritualiser les événements du quotidien et de la vie à travers des cérémonies traditionnelles propres à chaque pays.
Les masques de l’hiver ou la refondation
Le carnaval est synonyme de rites et de passages, les sonneurs de cloches s’agitaient lorsque l’ordre naturel ou social semble menacé, le vacarme et le chahut de ces cloches restera longtemps associé à un mouvement contestataire. Nous retrouvons d’ailleurs les cloches comme symbole universel des carnavals. Partout on retrouve les mêmes personnages, les mêmes gestes. Partout des masques armés de balais chassent l’hiver et font place nette pour la nouvelle année ; partout on arbore des chapeaux à fleurs, à rubans, à miroirs pour séduire le printemps ; partout on moque et on célèbre la sexualité humaine. Tout comme le roi Carnaval, condamné, exécuté, mais qui renaîtra l’année suivante, ils symbolisent, par leurs jeux de mort et de résurrection, la victoire de la vie sur la mort.
Cacher ou révéler ? Le pouvoir des masques
Une grande variété de masques de carnaval est présentée dans cette partie de l’exposition, afin de faire prendre conscience de l’extraordinaire richesse et variété de ce patrimoine à travers l’espace euro-méditerranéen : masques en bois, en écorce, en tissu, en métal, en papier mâché, qui témoignent de l’importance et de la permanence des rites masqués dans tous les pays de l’espace euro-méditerranéen.
En suivant la parade : la fête à l’envers
Jeunes ou vieux, nains ou géants, hommes ou femmes : La transgression grotesque, qui relativise et malmène les règles d’harmonie et de mesure traditionnellement admises, est propre au vocabulaire carnavalesque. Géants, grosses têtes, travestissements d’hommes en femmes, masques grimaçants illustrent cet aspect bien connu du carnaval !
Les carnavals du monde entier sont aujourd’hui une destination touristique. A la recherche d’émotions nouvelles, des Européens fréquentent les carnavals tropicaux et Sud-américains et en adoptent les rythmes, les plumes et les paillettes ; des immigrants de ces pays les importent en Europe comme symboles de leur culture.
Plus précieux et secret, le carnaval de Venise fascine toujours et permet aussi de s’évader, non dans l’espace mais dans l’histoire.
Vous trouverez toutes les infos pratiques sur cette exposition ici: MuCEM Le Monde à l’Envers.
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