Apprendre les langues à nos enfants : le casse-tête français
De très nombreux parents attentifs au devenir de leurs enfants souhaitent aujourd’hui mettre l’accent sur l’apprentissage des langues (et en particulier de l’anglais[1]) dés le plus jeune âge. JVC vous aide, dans cet article, à affronter ce qu’il faut bien appeler « le casse-tête français ».
Notre système public d’enseignement est, on le sait, particulièrement mauvais en langue et en présence d’écoles bilingues. Ce problème, qui devrait faire l’objet d’une véritable cause nationale, est pourtant assez peu traité. Jugez donc : l’enquête européenne Surveylang, promue par la Commission européenne et rendue publique en juin 2012 a placé la France à l’avant-dernier rang des 14 nations qui ont répondu au questionnaire, juste devant la Grande-Bretagne (qui a une tradition de dédain pour l’apprentissage des langues étrangères !). Pourtant, malgré quelques réactions effarouchées dans la presse, rien ne change ou presque, dans les méthodes d’apprentissage promues dans les classes ou dans les emplois du temps des élèves.
Cependant, les moyens de la réussite en langue sont connus. Le rapport[2] rendu en janvier 2012 par une spécialiste, Suzy Halimi[3], fait le point sur tout ce qu’il faut savoir pour aider les enfants à communiquer aisément dans une langue étrangère. Deux points ressortent clairement de ce rapport : la précocité de l’apprentissage et la présence de « locuteurs natifs » parmi les enseignants. Sur le premier point, c’est assez clair : pour parvenir à communiquer avec facilité, il faut commencer tôt. Dans de nombreux pays européens, l’apprentissage des langues vivantes commence à la maternelle: dès trois ans par exemple en Espagne et dans la Belgique germanophone. Les spécialistes de neurosciences affirment que jusqu’à sept ans, les enfants peuvent parfaitement assimiler les sonorités et la phonologie de systèmes linguistiques différents : « Les aptitudes enfantines sont encore, dans le système scolaire d’aujourd’hui, en permanent état de sous-exploitation » estime dans le rapport le spécialiste Claude Hagège.
Le second point est traité avec plus de prudence par les auteurs du rapport, mais est tout de même clairement affirmé : il est important que les enfants soient en contact avec des locuteurs natifs, c’est-à-dire des personnes – enseignantes ou non – qui s’expriment dans leur langue maternelle d’où le besoin d’ écoles bilingues.
Pour d’autres spécialistes, une autre dimension doit être prise en compte : la « durée d’exposition à la langue ». Il est en effet avéré que pour être efficace, l’apprentissage doit être assez intensif. Ainsi, les élèves des lycées franco-allemands (il en existe trois, dont deux en Allemagne) maîtrisent la langue non-maternelle[4] au bout de deux années, à raison de huit heures d’enseignement dans cette langue par semaine.
La recette est donc assez simple, et d’autres pays européens l’appliquent depuis longtemps : il faut commencer tôt, écouter des locuteurs natifs et être au contact de la langue pendant une durée assez longue.
Malheureusement, l’Éducation Nationale ne répond quasiment à aucune de ces conditions. Faire débuter l’apprentissage des langues en CP (au lieu du CE1) est la dernière mesure adoptée en ce domaine par ce ministère : c’est bien, mais totalement inefficace quand les enfants reçoivent un apprentissage saupoudré (quelques minutes par semaine !) et dispensé par des enseignants dont ce n’est pas le métier. C’est ainsi. JVC n’a pas vocation à faire de propositions politiques. Toutefois, il peut vous aider en vous donnant quelques solutions – hélas payantes – pour remédier à ces défauts majeurs de notre système.
Bien des parents adoptent des systèmes de cours ou d’ateliers en anglais (Les « petits bilingues » sont pour cela une bonne solution), mais les résultats, il faut être honnête, ne sont pas à la hauteur des attentes, parce que la durée d’exposition à la langue est trop faible., propose des ateliers extrêmement efficaces, mais leur coût est élevé et l’école d’un accès difficile pour les parisiens.
L’idée de recruter une baby-sitter étrangère ou une jeune fille au pair est, elle, bien plus productive, mais sa réalisation pose d’autres difficultés (logement pour la jeune fille au pair, choix de la personne, coût…). JVC vous promet un papier sur le sujet prochainement.
Reste donc la solution des écoles bilingues, qui est de loin la plus simple. Il existe en effet quelques écoles privées qui garantissent à leurs élèves une véritable réussite en langues étrangères.
Les écoles bilingues à Paris qui proposent l’apprentissage des langues dès la maternelle
[1] 93% des élèves de l’Éducation Nationale choisissent l’anglais en première langue vivante
[2] Rapport « Apprendre les langues, apprendre le monde » du Comité stratégique des langues, janvier 2012
[3] Présidente du Comité stratégique des langues, vice présidente de la commission nationale française pour l’Unesco (CNFU) et présidente honoraire de l’université Sorbonne Nouvelle-Paris 3