JVC vous devait un papier sur la boutique-restaurant-concept store « Merci »…
Située 111 boulevard de Beaumarchais, dans un quartier en pleine mutation entre Bastille et République, Merci incarne des valeurs qui sont celles de JVC : du beau, du bon et du bien.
Créée en 2009, Merci repose sur une idée inédite : marier un magasin particulièrement « trendy » avec une œuvre philanthropique. Le concept existe à l’étranger, des démarches proches ont vu le jour en France (les boulangeries en scop de Paul, par exemple) mais cette initiative est pour le moment unique en son genre. Son histoire est assez jolie : Marie-France Cohen, fondatrice de Bonpoint ayant revendu cette enseigne après un très beau succès commercial, décide d’imaginer une autre façon de faire du commerce, à la fois luxueuse et caritative. Ce projet est aujourd’hui une réussite : le lieu est particulièrement attractif (un million de clients par an, dont 40% d’étrangers) et le magasin est bénéficiaire. Des reversements à une association, ABC Dominos, ont été effectués, qui permettent de financer la création d’écoles ou d’autres projets de développement en Afrique, notamment à Madagascar.
Autre élément du concept, qui cette fois est moins original : aller dénicher des créateurs, des marques et des fournisseurs partout dans le monde et peu usités. Il y a bien sûr un esprit Colette ou l’Eclaireur chez Merci. Les objets présentés y sont rares, leur juxtaposition volontairement inhabituelle et cela crée un autre rapport à l’achat : on est là pour regarder autant que pour acheter.
On entre dans ce « concept-store » par une petite cour pavée qui conduit à un grand loft de 1 200 m² et 6 mètres de hauteur sous plafond. Trois espaces de restauration – un restaurant, un salon de thé librairie et un ciné-café avec projection de classiques et de films d’art et d’essai – côtoient deux étages de showroom mêlant maison, vêtements et objets insolites. C’est suffisamment grand pour absorber les nombreux visiteurs sans aucun sentiment de gène (même un samedi), et les espaces sont assez séparés pour créer un endroit cosy. C’est extrêmement tendance, on se croit à Londres ou à New York, pas seulement à cause des accents des visiteurs. La Fiat 500 rouge qui trône au centre du hall d’entrée a fait le buzz du magasin. Elle a, paraît-il, été photographiée par de très nombreux visiteurs.
Côté maison, peu de mobilier mais énormément d’objets, du plus pratique (bouchon pour bouteille de vin ouverte) au plus étrange (taille crayon qui se visse). On trouve par exemple toutes sortes d’objets de cuisine présentés sous forme de pince, pour qu’on puisse les accrocher à un filin façon décoration industrielle. Amusant, intéressant pour les petits et les grands, c’est le rayon que l’on a préféré : on peut y consacrer une belle demi-heure en famille sans se lasser. Les prix vont du raisonnable (verre à 1 euro) au plus délirant… Mieux vaut être attentif !
Côté mode, l’ambiance est plus arty : vêtements peu structurés, belles matières, jean, lin.. On ne s’habillerait pas tous les jours comme ça, mais on y déniche des marques intéressantes et pas toujours très chères. Merci possède également sa propre marque intitulée “merci merci” qui propose, au rayon maison, une collection de linge de lit en lin froissé (plutôt chère) et, côté mode, des vêtements raisonnables à 39, 49 ou 69 euros dans le style cool-chic. Le tout est présenté dans des malles ou sur de jolis cintres, comme dénichés dans un grenier ou dans le dressing de notre mère.
La restauration est évidemment un must chez Merci, parce que ce concept-store est un vrai lieu de visite. Il faut donc s’asseoir et prendre un thé ou déjeuner pour profiter pleinement de l’ambiance du lieu. La salle de restaurant du fond du magasin, avec sa belle vue sur le jardin potager, est plus pittoresque que celle qui se situe en façade. La carte est courte et mise sur le simple, le frais, le végétarien, le terroir avec quelques touches d’exotisme (Bobun asiatique avec nems, nouilles chinoises et gambas grillées). De très belles salades présentées en grandes ou en petites assiettes à des prix raisonnables côtoient des jus de fruits frais classiques ou plus extravagants (jus de betterave, carotte et gingembre). Plutôt une nourriture « de filles » car les adolescents n’y retrouvent pas leur steak ou leur hamburger… mais c’est sain, presque pas assaisonné et plein de goût. Deux défauts, tout de même : le service, particulièrement long alors même que la plupart des mets ne requiert aucune préparation et une salle assez bruyante, sans doute en raison de l’écho.
Merci ne fait pas de publicité et compte pour se développer sur l’organisation d’événements, les projections cinématographiques et le bouche à oreille. C’est un pari qui a déjà réussi.
JVC vous recommande une visite d’une heure ou deux, entre amies ou avec des enfants. Au-delà du caractère excessivement « bobo » du lieu, on aime le concept philanthropique discret (les sacs en papier kraft qui emballent vos achats vous remercient pour votre temps et votre disponibilité, le logo merci très épuré vous rappelle que vous êtes dans un magasin un peu différent, mais la communication sur ce sujet n’est pas tapageuse) et la possibilité de passer là un moment de détente aux multiples facettes.
L’actualité d’avril 2014 : Les Mauvaises Graines envahissent Merci !
La Collection Jardin commencent à s’installer le 1er avril ( jusqu’ au 28) et restera présente jusqu’à fin juin. David Jeannerot et son équipe, les jardiniers Rock et plantistes vous proposeront d’adopter des arbres allant jusqu’ à 12 mètres, vous pourrez aussi emporter des jardins de balcon tout prêts, des mini potager, les outils qui leur correspondent, c’est dans votre cuisine que pousseront tomates et herbes aromatiques cet été !
Un coin de campagne dans votre ville, une invasion verte en plein « Merci », les Mauvaises Graines marient Design, Mode, Authenticité, Écologie et Chic parisien.
A titre exceptionnel, l’indétrônable Fiat 500 laissera sa place au célèbre Yellow Garden Truck, la cour carrée se changera en forêt et cachés dans la végétation, des moutons grunge, des pigeons punk et des poules de luxe animeront cette ferme urbaine.
Chimène JVC & Sylvaine Cohen